Le petit pompier M. Whise-Brown E. Slobodkina Didier jeunesse Cligne cligne 11,90€
Le petit pompier n’est petit que parce qu’il est présenté en vis-à-vis du grand pompier. A part ça, ils se ressemblent trait pour trait. Évidemment, le grand pompier a un bébé chien vraiment très grand et le petit pompier un bébé chien vraiment très petit. Bien sûr, chacun semble évoluer dans un univers à sa taille, un monde qui lui conviens.
Dans une symétrie qui semble d’abord parfaite, petit et grand nous sont présentés, chacun dans sa caserne avec son camion, ils sont voisins mais ne se rencontrent pas.
Les images, en papier découpé de couleurs très vives sont très modernes. On pense aux albums de Bayron Barton en les voyant. Et dedans se glisse très rapidement des petits détails qui montrent que les deux vies parallèles des protagonistes ne sont peut être pas exactement semblables. Le petit pompier a une chaise. Le grand un banc. Bientôt, le texte fait échos à ces différences. Oh, trois fois rien, le ding-ding de la grande cloche au quel répond le dreling-dreling de la petite. Et, quand l’incendie survient, ils suivent d’abord la même route, mais le petit pompier est vraiment limité par sa taille. “Cet incendie est bien trop grand pour moi” dit il. Il remonte en camion, trouve l’incendie à sa mesure, et va sauver quinze petites dames. Pendant ce temps, le grand pompier sauve quinze grandes dames. Chacun à sa place rempli son rôle.
Mais quand vient le temps du rêve, il n’y a plus de limite à ce que peut accomplir un tout petit pompier, son monde est immense.
La grande force de la collection cligne cligne est de proposer des albums novateurs. La mise en page est soignée, le choix de la police pertinent, les couleurs frappantes. Difficile d’imaginer qu’il date (texte et image) de 1938. C’est vraiment un beau travail d’éditeur d’aller chercher ces trésors qui n’étaient pas encore traduits en français, pour les proposer aux enfants… Et à leurs parents, qui découvrent ce patrimoine avec bonheur.