La tête dans les nuages, Tom Schamp, Little urban,
Un album toise, qui raconte tout en image la vie dans un bien étrange immeuble.
On le déploie (il mesure tout de même deux mètres de haut) ou on regarde chaque tableau, au format à l’italienne, un à un.
A la suite du petit chaperon rouge et de son camarade déguisé en léopard, on gravit les huit étages, chacun représenté sur une page.
Dans le panier de la fillette, pas de petit pot de beurre, il est vide au départ et se remplit peu à peu.
L’album fourmille de références: On peut suivre un lapin blanc, mais aussi une petite souris qui se cache à chaque page, évoquant l’album “Bonsoir lune”, ou peut repérer chapi chapo (les gens de mon âge comprendront, tant pis pour les plus jeunes) ou des allusions aux peintres surréalistes.
Mais on peut surtout se laisser porter par chaque image, et laisser s’envoler son imagination. Il y a de la matière, on reste volontiers de nombreuses minutes sur des détails et à chaque fois qu’on se replonge dans les illustrations on découvre un nouveau trompe l’œil ou un personnage incongru.
Des histoires se tissent, au gré de notre fantaisie ou imagination.
Dans ce foisonnement, on trouve des repères visuels: l’escalier à droite, les deux fenêtres en fond. Seule la dernière image fait varier ce schéma, elle est l’aboutissement de l’ascension.
J’aime beaucoup regarder ce livre avec des enfants différents, car chaque lecture est singulière. On le lit avec nos propres références, l’interprète selon notre humeur du jour, voit des choses nouvelles à chaque fois.
C’est vraiment un bel objet artistique, qu’il serait dommage de réduire au rang de “décoration” mais qui est tout de même drôlement chouette à afficher.
La tête dans les nuages a été apprécié aussi par #céline