Maman! Oui, Shinegori Kusunoki,  Chiaki Okada, nobi nobi,Maman! Oui, Shinegori Kusunoki,  Chiaki Okada, nobi nobi,

Une fillette interpelle sa mère: « Maman! ». Sa mère lui répond simplement « oui ». Ce court dialogue se répète au fil des pages, prenant un sens différent en fonction des images qui l’accompagnent.
Petit à petit, une histoire se tisse, ce qui semblait être une succession de tableaux est en fait le récit d’une journée.
La relation de l’enfant à sa mère est montrée sous de multiples lumières, toujours à travers les deux mêmes mots.

Pour l’enfant, dire « maman », ça peut être interpeller sa mère mais aussi y penser pendant son absence, jouer avec un autre enfant, se rassurer au moment de l’endormissement etc.

Dans cette répétition, le lecteur qui médiatise le livre avec les enfants va forcément introduire de la variation. Le même dialogue peut être plus ou moins doux, énergique, rassurant, distrait, plaintif, interrogatif. Les possibilités d’interprétation sont infinies..

Les enfants, même jeunes, qui écoutent cette histoire interprètent autant (si ce n’est plus) l’image et l’intonation de lecture que les mots qui sont prononcés. Ils construisent le sens à partir de tous ces éléments.

Maman! Oui, Shinegori Kusunoki,  Chiaki Okada, nobi nobi,

Je trouve la démarche des auteurs très intéressante, ils mettent en place les éléments pour que l’enfant échafaude l’histoire. Et, pour ne pas lasser leur public, ils créent la surprise en milieu d’album quand très naturellement c’est le mot « papa » qui vient remplacer celui de « maman ».
Les images au crayon, très douces, mettent en avant la tendresse de la relation mère enfant.
On y voit aussi la vie quotidienne d’une famille japonaise: repas avec les baguettes, fabrication de fleurs en origami à l’école, sommeil partagé, toute la famille dans le même grand lit.

Peu de mots mais une invitation à la découverte de l’autre, à l’empathie et à l’altérité.