Clair comme lune, Sandra V. Feder, Aimée Sicuro, Didier jeunesse, 13€90
Quand le jour décline, Lola a peur. Cette peur, commune à tant d’enfants, et que l’on retrouve dans maintes d’histoires, Lola la ressent quotidiennement. Elle a mis en place des rituels pour se rassurer: il faut allumer toutes les lumières, pour lutter contre le noir, et, bien sûr, tenir fermement la main de maman.
La maison est grande mais chaleureuse, maman est disponible, le chien accompagne la fillette dans tous ses déplacements. Mais cela ne suffit pas. La peur du noir est toujours là.
Lola n’aime pas que les couleurs s’assombrissent, ce qu’elle aime par-dessus tout c’est le jaune, la couleur du soleil.
Toute la première partie de l’album est baignée de tons jaunes, la chevelure noire de l’enfant et de sa mère s’y découpent nettement.
Si le père est absent du texte, on l’aperçoit sur une photo dans un cadre au mur: il l’accompagne à sa façon. Tout dans l’image est rassurant, contenant, enveloppant. La présence du chien, le joyeux désordre qui règne dans la maison, les fleurs, très présentes. Mais pour apprivoiser sa peur, Lola va devoir s’y confronter. Accompagnée par sa maman, elle va observer la nuit, au dehors. Là encore l’environnement est rassurant, la nature luxuriante et de nombreux petits animaux soutiennent Lola de leurs regards bienveillants. Et le jaune est toujours là!
On pense bien sûr, à la lecture de cet album, au désormais classique Tu ne dos pas petit ours? de Martin Wadell et Barbara Fint.
Si l’histoire est effectivement connue, cet album la réinvente et y apporte un éclairage nouveau. Richesse et chaleur des images, douceur du texte, on se laisse volontiers emporter dans ce tendre récit.