Qui va me manger? Émilie Vast, MeMo, 2023, 16€
C’est un récit entièrement dialogué, porté par deux protagonistes invisibles. Ils observent ensemble un coin de nature (que l’on suppose d’abord être un jardin mais qui s’avère beaucoup plus grand) et la vie qui s’y déroule.
D’abord de très près, avec un plan rapproché sur une fleur qui dépérit. Qui la fait pourrir? C’est le puceron, dont un aperçoit les antennes, qui aspire sa sève.
Mais il n’en profitera pas bien longtemps, dès la page suivante son prédateur apparaît. La coccinelle semble énorme comparée à lui, elle n’en fait qu’une bouchée. C’est ensuite au tour d’Araignée d’entrer dans la ronde.
Chaque prédateur étant un peu plus gros que le précédent l’image montre un dé-zoom jusqu’au renard. Lui n’a pas de prédateur, mais en cas d’accident ce sont les fourmis qui s’en régalent.
La chaîne alimentaire se poursuit jusqu’au poisson.
On découvre alors que les deux protagonistes étaient en pleine partie de pêche, ils se régaleront de leur prise.
Mais qui va les manger, eux?
Émilie Vast ne va tout de même pas tuer ses personnages pour terminer son documentaire. Dans un souci de précision elle boucle son histoire avec le prédateur le plus commun pour l’homme, surtout quand on est au bord de l’eau. Le moustique bien sûr. Qui a son tour servira de proie à…
Les illustrations épurées et précises conviennent parfaitement à cet album qui mêle histoire et documentaire.
Chaque prédateur apparaît partiellement en bord de page avant d’être mentionné par le texte, ce qui permet aux enfants d’anticiper sur ce qui va suivre.
L’évocation de la chaîne alimentaire est une sensibilisation à l’écologie, puisque cela montre à quel point toutes les créatures sont nécessaires à l’équilibre.