Kafka et la poupée, Larissa Theule, Rebecca Green, éditions des éléphants, 2023, 14€50
C’est étonnant l’image que l’on peut se faire d’un auteur dont on ne sait pas grand-chose, juste en ayant lu certains de ses livres.
J’ai toujours imaginé Franz Kafka comme un gars plutôt dépressif, mais j’avoue ne jamais m’être interrogée sur sa vie.
Kafka et la poupée montre une tranche de vie de l’auteur, une période douce amère. En 1923, alors que l’écrivain vit une belle histoire d’amour avec Dora Diamant, la tuberculose le touche, il en mourra l’année suivante.
C’est lors de cette période, qu’il qualifie comme l’une des plus heureuses de sa vie, qu’il rencontre un jour au parc Irma, une fillette qui pleure la perte de sa poupée, Soupsy. Il se prend de sympathie pour elle.
Pour la consoler il invente une histoire de poupée voyageuse et se met, le plus sérieusement du monde, à écrire les lettres racontant les aventures de Soupsy.
Les lettres qu’il écrit alors n’ont pas été retrouvées, alors Larissa Theule imagine les aventures que l’auteur a prêté à la poupée.
Les belles images sur fond sépia reflètent la douceur de cette étonnante relation entre une petite fille triste et un adulte mourant, avec la complicité de Dora qui vient apporter les lettres quand la santé de Kafka ne lui permet pas de venir lui-même.
Une histoire vraie, qui étonnamment n’est pas tellement triste, même si Irma n’est pas naïve concernant l’état de santé de son ami. Une histoire de départ, d’absence, de deuil, racontée avec beaucoup de tact.