Sous le soleil de Paris, Eric Battut, Didier jeunesse, 2021, 12€90
Sur les berges de la seine (on reconnaît au loin la silhouette de Noter Dame), un peintre immortalise le soleil qui lui fait face. Son œuvre intrigue deux passantes, qui s’indignent presque de voir l’astre représenté en bleu.
Plus tard l’artiste se promène à Montmartre, qui a des allures de coin de campagne, et, devant le lapin agile, il rencontre un ami à qui il montre le tableau. Il tente ensuite en vain de le vendre dans une galerie des Champs-Élysées puis finit par le céder à un passant du parc des buttes Chaumont pour quelques pièces.
C’est le destin du tableau, et non celui de son auteur que nous allons continuer à suivre pendant tout l’album.
Il passera de mains en mains, vendu, volé, jeté, apprécié ou moqué selon les moments. Et au fil de son périple, il passera dans divers lieux parisiens emblématiques.
L’histoire se situe dans le Paris des années folles : les monuments principaux étaient déjà là et restent parfaitement reconnaissables, même si le paysage autour a passablement changé.
C’est finalement au Louvre qu’il finira, dans une belle reconnaissance pour son auteur. Ce dernier est alors interrogé: Mais pourquoi cette couleur étonnante pour le soleil?
La réponse tombe comme une évidence, une question de plaisir et de liberté, tout simplement.
Eric Battut lui aussi est peintre et il ici chaque illustration est une peinture dans laquelle il s’autorise la même liberté que celle qu’il accorde à son personnage. Il représente, page après page, un soleil rouge qui se détache tel un ballon sur tous les ciels. Sauf bien sûr dans le ciel nocturne, où la lune a un aspect des plus classique.
C’est une très jolie promenade sous le soleil de Paris qui nous est proposée ici, qui donne d’ailleurs envie d’arpenter la ville pour retrouver les douze lieux représentés. Et, au passage, s’arrêter dans quelques musées pour apprécier encore le plaisir de se plonger dans une belle peinture.