Fais attention Alexandre, Pamela Allen, Kaléidoscope 13€
En compagnie d’Alexandre, ses quatre frères et sœurs et sa mère, nous visitons Sydney, ou en tout cas les environs d’un de ses parcs, avec l’Opéra a l’horizon.
Seulement voilà, Alexandre n’est pas un caneton très sage, bien que sa mère lui répète sans cesse de faire attention, il est toujours à la traîne, tête en l’air.
Ses frères et sœurs, beaucoup plus raisonnables, marchent dans les pas de la cane, cancanant à qui mieux mieux.
A force de traîner, voilà qu’Alexandre a tout bonnement disparu.
C’est la panique pour la famille canard, mais soudain on entend son faible “coin!”, ouf, il n’est pas loin.
Il est tombé dans un trou, le désobéissant caneton. Un trou sacrément profond, étroit et sombre, montré dans un plan en coupe avec le pauvre Alexandre au fond, désespéré qui cancane faiblement.
Heureusement, la solidarité se met en place rapidement. Les passants, les pique-niqueurs du parc, un policier, tous tentent de venir en aide au petit palmipède. Avec une certaine maladresse parfois, le policier en particulier qui, persuadé d’avoir la solution, assomme Alexandre avec son sifflet, raté.
Une issue ingénieuse finit par être trouvée, qui nécessitera l’aide de chacun.
Et la famille canard rentre au parc, Alexandre toujours à la traîne.
J’aime beaucoup l’idée qu’il ne se fait jamais gronder, ni culpabiliser, que le texte n’appuie pas du tout sur le fait que rien de tout cela ne serait arrivé s’il était plus obéissant.
Il est comme ça, Alexandre, voilà. Cet album raconte une histoire, il ne fait pas la morale. Tant mieux, les enfants aiment les histoires, pas qu’on leur montre en permanence un exemple de “bon comportement”.
La clémence dont bénéficie Alexandre contraste avec l’aspect désuet des images, ce qui créé une surprise bienvenue.
Ajoutons à cela des personnages expressifs, une petite pointe d’humour légèrement absurde et une narration rythmée dans le texte comme dans les images, voilà qui fait un album tout à fait agréable.