Tout autour de toi, Meg Fleming, Richard Jones, Didier jeunesse, 2023, 14€50
J’ai toujours pensé que les enfants étaient naturellement enclins à découvrir le merveilleux dans le quotidien.
Avec leur regard neuf sur tout ce qu’ils observent, ils peuvent mettre de la poésie dans le moindre petit cailloux. Et il faut voir leur enthousiasme quand ils jouent avec des brindilles!
L’album Tout autour de toi se propose de cultiver ce regard émerveillé sur le monde en soulignant l’extraordinaire qui nous entoure.
C’est une ode à la beauté du petit rien, à la magie de l’instant.
Le texte est court et se garde bien d’être bavard, on aurait tôt fait de tomber dans la mièvrerie. Pour éviter cet écueil il joue la sobriété et est parsemé de quelques onomatopées qui apportent un peu de surprise.
Quant aux images, ah, les images! C’est sur elles essentiellement que repose l’album, elles ont une douceur poudrée, des couleurs vibrantes, elles apportent une vraie sensorialité au livre. On se prend à vouloir toucher une goutte d’eau sur une vitre, le pelage d’un écureuil.
Qu’elles montrent l’intérieur de la maison ou l’immensité de la nature, paysages de mer ou de forêt, on y plonge avec délice. J’ai un faible pour la double page de nuit qui montre un feu de camp qui crépite et trois silhouettes autour, deux personnes à gauche et un chien à droite. Au-dessus, un beau ciel d’été sombre et rougeoyant.
Notons enfin qu’on aperçoit un enfant en fauteuil roulant. J’aimerais ne pas avoir à le souligner mais ce n’est pas encore suffisamment banal pour qu’on ne le relève pas.
Ah, et si vous êtes surpris par les indication d’âge que j’ai mis en tag, je pense que Tout autour de toi peut plaire à des bébés, les minus, ceux qui ne se déplacent pas encore. Ils écouteront le texte poétique avec plaisir. L’album risque d’être délaissé par les bambins plus grands, les petits déménageurs qui le trouveront peut-être trop contemplatif mais ils y reviendrons sans doute vers 4 ans, quand leur besoin de motricité sera moins prégnant. Donc voilà. « Dès la naissance » et « dès 4 ans », ça ne me semble pas incompatible.