L’arbre et le poteau Laurent Condominas, Nina Missir, éditions courtes et longues
L’arbre était là depuis toujours. Il était celui qu’on rencontrait en premier, avant même d’arriver au village. Sous ses branches, les enfants jouaient, les amoureux s’échangeaient des serments. Il était le témoin bienveillant et silencieux de la vie des villageois. Un jour, des hommes en tenue de travail sont venus. Ils ont remué la terre avec des machines bruyantes et ont planté là, juste en face de l’arbre, un poteau électrique. Les saisons se succèdent et l’arbre vit sa vie d’arbre, des champignons poussent à ses pieds, ses feuilles tombent, il n’est pas très actif, oh non, c’est un arbre, mais il est vivant.
Le poteau, lui, ne change jamais. En lui, rien ne bouge.
Il n’est pas nourri par la pluie, il n’a pas de feuille qui chante dans le vent.
Le rapprochement de ces deux êtres immobiles va pourtant être possible, grâce à la persévérance de l’arbre, qui envoie ses branches puis ses racines, lentement, pousser en direction du poteau.
Les hommes ne comprennent pas cette amitié. Ils ne voient en l’arbre qu’une menace pour le poteau. Ils coupent les branches et les racines qui s’approchent trop de leur poteau. Comment alors le poteau va-t-il assouvir son besoin de sentir la vie autour de lui?
Comme dans les contes, un élément extérieur, presque magique, va arriver… Et d’ailleurs, il était là depuis le début, non?
L’amitié improbable entre ces deux là se raconte dans la douceur, avec des images aux couleurs pastels, très travaillées (le sol fait de confettis soigneusement ordonnés est impressionnant).
Un album paisible, hors du temps.
Un coup de cœur chez pépita