L’attente, Kevin Henkes, le genévrier, 14€
Ils sont 5, une figurine de cochon, parapluie en main, un ourson, un chien sur sa luge, un lapin accordéon et une chouette. Posés sur le rebord d’une fenêtre, ils ont chacun leur but. L’un attend la pluie, l’autre la neige ou encore la lune. Le lapin se distingue, il n’attend rien de précis. Leur vie est faite de contemplation, à travers les carreaux ils perçoivent un petit bout de monde.
Une main mystérieuse leur apporte parfois de petits trésors, une bille, un coquillage ou un gland, posé devant eux, tel une offrande.
Des jouets? Sans doute, mais les enfants ne sont pas surpris de les voir bouger. Quand le chien, nez au vent, semble glisser sur la neige, qui ne tombe pourtant que de l’autre côté des vitres, ou quand le cerf-volant de l’ourson semble voler au vent, ils trouvent cela tout à fait naturel.
Et quand un nouveau venu fait son apparition, ils prêtent même aux personnages un véritable pouvoir d’agir sur le monde, puisqu’ils s’interrogent pour savoir si le visiteur à été poussé du rebord de la fenêtre par un des protagonistes.
Le récit se fait en images plus qu’en mots, il a un rythme lent, doux, et invite à la discussion avec les enfants. Les illustrations, très épurées, qui laissent la part belle au blanc de la page, se laissent interpréter. Il y a beaucoup d’ellipses entre les pages, le temps qui passe est évoqué en filigrane, tout comme le thème de l’amitié. La petite surprise de la fin est fraiche et plaisante, tout comme l’ensemble de l’album.
L’attente a reçu le prix caldecott, un gage de qualité qui ne m’a encore jamais déçue (et les éditions du genévrier ont la bonne idée d’en avoir fait une collection, qui regorge de merveilles).