Une bonne journée, Aurora et Angelina Delgado, Daniela Martagon, Syros, 2023, 16€50

Parfois, quand je raconte autour de moi qu’enfant ma mère nous amenait jouer dans la décharge municipale, près de Montpellier, les gens sont incrédules.

Pourtant, ma sœur et moi gardons un très bon souvenir de ces après-midi de jeux et des trouvailles que nous y faisions.

C’est exactement ce qui est raconté dans cet album, où l’on retrouve même les mouettes qui surplombent la scène.

La petite Valentina s’éloigne, confiante, pour chercher des merveilles dans le tas d’ordures, pendant que sa mère remplit un caddie de matériaux réutilisables.

Une bille ici, un playmobil presque entier là, la fillette trouve des trésors, elle conduit même une vieille épave de voiture. Mais dans son jeu, elle saute par mégarde sur la queue d’un chien. Oups, il va falloir trouver quelque chose pour l’amadouer!

L’album est presque construit comme une bande dessinée, avec un texte entièrement dialogué. Le récit est fluide et la succession des cases donne le rythme.

Les personnages sont toujours très serins, même quand la petite se perd et n’est toujours pas rentrée à la nuit.

C’est très naturellement qu’ils la cherchent et finissent par la retrouver endormie dans un carton, en compagnie du chien qui est immédiatement adopté.

Les images à la peinture sont attrayantes, avec parfois des points de vue inhabituels, et une grande variété de cadrages. Elles instaurent une ambiance ambiguë. Dans la décharge comme dans la ville, d’apparence hostile et désertique, on ressent une étonnante quiétude.

Les premiers et les derniers mots prononcés par Valentina sont les mêmes: « Il y a toujours quelque chose qui brille »

Une touche chaleureuse qui résume bien cet album car oui, au final, c’était une bonne journée!