Tristesse, Lotta Olsson, Emma Adbage, Cambourakis, 2022, 14€
Une petite mouflette nous donne à entendre son monologue intérieur.
Elle est sereine, sourit très naturellement en disant au revoir à son papa, s’installe pour manger puis jouer sans inquiétude.
Nous sommes manifestement dans une collectivité où les adultes partagent le repas des enfants et où les mouflets s’activent en jeu libre, les uns à côté des autres (l’album est traduit du suédois, les modes de gardes sont un peu différents)
Mais soudain, une petite main attrape le dinosaure qui est posé non loin d’elle.
Ça en est fini de la sérénité, place à un sentiment beaucoup moins agréable. La tristesse se manifeste d’abord par la fin du sourire puis un véritable débordement, les larmes et les cris sortent ensemble en un déchirant “C’est MON dinosaure”
L’adulte, attentif, console, cajole, laisse sortir les larmes.
On compte deux adultes (un homme et une femme) pour cinq enfants, dans un mobilier plus proche du salon familial que de la crèche.
La description de ce que ressent l’enfant est détaillé avec justesse: “Et voilà, ma gorge se met à crier. Des sons tristes. Ça fait du bien de pleurer. Ça fait du bien que tout le monde le voit”
Je trouve que c’est une très bonne chose de parler de tristesse plutôt que de colère. Le trait vif et minimaliste de l’illustratrice, qui semble chercher l’efficacité et la justesse de l’émotion plutôt que le beau me plaît beaucoup.
Des mêmes autrices on trouve également joie, et peut-être plus tard d’autres titres qui explorent de nouvelles émotions ?
Sur ce thème très demandé il est bon de trouver un album aussi réussi.