Le noir de la nuit, Chris Hadfield, The Fan Brothers, éditions des éléphants
En cette nuit de juillet 1969, Chris Hadfield est déjà un astronaute très occupé. A bord de sa fusée en carton, il sauve l’univers des extraterrestres. De sa baignoire, il voyage vers Mars.
Son imagination fertile ne connaît pas de repos, et à l’heure d’aller se coucher, elle lui joue des tours. Dans l’obscurité, les pires créatures venues du ciel semblent hanter sa chambre. Et pas question de se réfugier dans le lit parental, papa et maman ne sont plus d’accord.
Au point qu’ils finissent par user d’un argument de poids: dors, sinon demain nous serons trous trop fatigués pour aller chez les voisins.
Hors, les voisins sont les seuls à posséder une télévision. Et c’est devant ce petit écran en noir et blanc que le regard que Chris porte sur la nuit va changer à tout jamais.
Lui qui déjà rêvait d’aller sur la lune découvre avec émerveillement les images du premier homme à réaliser l’exploit.
Et la nuit prend un tout autre sens. L’univers, vu par la petite lucarne, est bien plus sombre que la chambre de l’enfant, mais il semble receler tant de mystères. Il devient un territoire à explorer. C’est désormais avec plus de curiosité que de peur que Chris regarde le ciel nocturne. Les yeux grands ouverts sur le ciel étoilé, il fait des rêves. Des rêves qui, on le sait, deviendront réalité pour lui, bien longtemps plus tard.
En épilogue de l’album, une brève bibliographie de l’astronaute et des photos, de lui enfant dans sa fusée en carton et adulte, à bord de l’ISS rendent l’histoire d’autant plus touchante.
Les grandes illustrations à fond perdu nous immergent dans l’ambiance de cette nuit d’été, sur une île canadienne. On ressent l’émotion palpable des adultes comme des enfants, l’importance de ce moment, qui sera fondateur dans la vie de Chris.
Un album apprécié aussi par Sophie.