Le doudou des bois, Angélique Villeneuve, Amélie Videlo, sarbacane, 15€50

Georgette est haute comme trois pommes. Mais, manifestement, elle n’a pas froid aux yeux. Elle se promène seule dans la forêt, avec son ciré jaune et son doudou à la main. Au milieu des arbres aux magnifiques couleurs automnales, elle respire l’air du temps. La forêt n’a rien d’hostile, on sent que c’est son terrain de jeu. Elle se régale à sentir les odeurs de la terre mouillée et admire les couleurs chatoyantes qui l’entourent. Et les images de l’album rendent magnifiquement bien cette ambiance colorée et sereine.

Mais de retour chez elle, au moment de s’endormir, elle se rend compte qu’elle à oublié son doudou dans le bois.

Dès le lendemain la voilà de retour sur les lieux de sa promenade, mais le doudou gris tant aimé reste introuvable.

Haute comme trois pommes vous disais-je, mais pas sans ressources la petite. Elle décide de trouver sur place un nouveau doudou. Et pour cela, elle fait appel à tous ses sens. Elle hume, elle caresse, elle scrute pour dénicher ce qui fera l’affaire. Il faut que ce soit doux, bien sûr, mais aussi que ça soit gris, que ça sente bon, que ça soit tout chaud. Un peu mystérieux aussi ça serait bien. Elle cherche, teste, mais rien ne fait l’affaire: la feuille n’est pas assez molle, la châtaigne pique et la flaque, bon, d’accord, elle est grise et de la bonne taille, mais elle file entre les doigts.

Georgette trouvera finalement son bonheur et ramènera à la maison le plus inétendu des doudous.

C’est un vrai bonheur de se promener avec Georgette dans les couleurs ocres, jaunes, rouges de la forêt, entre les plantes délicates et les troncs majestueux. Les cadrages alternent gros plans intimistes et plongées éloignées qui mettent le décor en valeur. On apprécie alors le grand format de l’album qui permet de savourer la beauté et la précision du trait.

Si le thème de la perte du doudou est souvent abordé en littérature enfantine, c’est la première fois que je lis un album dans lequel l’enfant trouve en lui-même les ressources suffisantes pour faire son deuil de l’objet aimé. D’ailleurs l’absence totale de parent dans le livre met en avant l’indépendance et l’autonomie de la fillette.

Un album apprécié aussi par Pépita.