Juste un fraisier, Amandine Laprun, Actes sud junior, 2020, 22€
J’avais déjà été séduite par le coup de crayon de cette illustratrice dans son livre objet Arbre, qui d’ailleurs a toujours beaucoup de succès.
Dans Juste un fraisier, on retrouve le trait précis et la mise en valeur de la nature.
Ici aussi l’histoire est racontée par un plan fixe, qui va évoluer au fil du temps et des saison.
Mais le choix d’un cadrage au raz du sol place l’essentiel de l’histoire hors champ.
C’est donc à travers le texte que l’on reconstitue les événements et que l’on devine qui sont les personnages.
Le récit est entièrement dialogué, avec des couleurs de police différentes pour chaque personnage ce qui permet de s’y retrouver.
On comprend qu’un petit garçon, Melvin, vit ici, qu’il jardine en famille et joue avec une petite Lisa, probablement sa voisine, qui lui rend visite assez souvent.
Entre outils de jardinage, petites voitures égarées là, insectes et petits pieds on assiste au petit spectacle de la nature. La neige qui recouvre tout, les pas feutrés d’un renard, les oiseaux qui fouillent la terre à la recherche de vers sont montrés en gros plan.
Autour, les humains s’affairent. Ils rentrent du bois, jouent, protègent les fraises des prédateurs.
Avec son très grand format (30 sur 40 tout de même) cet album met en valeur les petites choses que les enfants aiment à observer.
Et le choix du cadrage invite sans cesse l’enfant lecteur à reconstituer, imaginer le reste de la scène.
Je trouve cette gymnastique intellectuelle particulièrement intéressante. Ça met l’imagination en mouvement.
Pour finir, une petite vidéo de présentation.