
L’ombre qui faisait des tatastrophes, Alain-Serge Dzotap, Maria Gabriella Gaspari, Sarbacane, 202514€50
Bodobé se fait tout le temps gronder.
Ses parents n’apprécient pas de le voir manger ses crottes de nez, faire du thé de mouches qui puent ou casser les pots de fleurs avec son ballon.
Pourtant, Bodobé est tout à fait innocent, c’est pas du tout lui qui fait toutes ces choses, lui, il est sage comme une image.
Le problème, c’est son ombre, Karamoka qui, tel un double maléfique, enchaîne les bêtises.
Mais maman et papa ne veulent pas croire leur fiston.
Karamoka existe-t-il vraiment? Tout porte à le croire, puisqu’on peut voir Bodobé tenter de le combattre pour s’en débarrasser.

Il existe donc aussi sûrement que les pulsions qui poussent les enfants à faire des bêtises bien malgré eux.
Au fond, Bodobé, il est un peu comme Georges, il a vraiment envie d’être sage et félicité par ses parents. On ne sait pas si c’est vraiment lui qui agit ni si Karamoka est un simple ami imaginaire, bouc émissaire utile. Mais on ne peut pas douter de sa bonne volonté.
Il y a quelque chose de réjouissant dans les facéties que se permet Karamoka, et les enfants se régalent d’autant plus qu’ils ne s’autorisent pas, eux, à faire de même.
À titre personnel, j’aime assez les livres qui montrent le mauvais exemple, et je suis convaincue que les enfants ne sont pas aussi influençables qu’on veut le croire et qu’ils savent très tôt que certaines choses, possibles dans les histoires, ne sont pas tolérées dans la réalité.
Ici de toutes façons, Bodobé va finalement devoir reléguer Karamoka au second plan, parce qu’il y a des avantages à être toujours responsable de ses actes! Les adultes amateurs de morale y trouveront donc leur compte, tout autant que les enfants amateurs de… tatastrophes.