Même pas en rêve, Beatrice Alemagna, l’école des loisirs, 2021, 12€70
On le voit tout de suite, Pascaline à un fort caractère. Il n’y a qu’à la regarder, perchée sur sa branche, pattes et ailes fluo pendantes, regard en biais.
Et cela se confirme dès le début de l’album. Malgré le cartable dont elle est affublée, elle l’affirme: aller à l’école, il n’en est pas question.
Pourtant, tous les autres animaux se pressent pour se rendre qui dans une école pour grenouille, qui dans celle des écureuils. Mais Pascaline n’honorera pas celle des chauves-souris de sa présence, même pas en rêve!
Elle l’affirme en hurlant sur ses parents avec une telle force, bouche démesurément ouverte, ailes menaçantes que ceux-ci… deviennent minuscules. Pas plus gros que deux cacahuètes.
La fripouille est si surprise d’avoir ainsi ratatiné ses parents que cela calme sa colère tout de suite!
Et puis, des parents tout petits, c’est bien pratique, on peut les amener à l’école discrètement.
C’est donc toute souriante qu’elle se présente à l’école, au milieu de ses congénères en larmes.
La journée se déroule plutôt bien mais des parents sur les bras, même tout petits, finalement, c’est assez encombrant. Et quand, ayant finalement retrouvé leur taille, ils souhaiteront retourner à l’école, la réponse de la mouflette fusera, ne laissant place à aucune discussion: “Même pas en rêve!”
J’apprécie toujours énormément les albums de Beatrice Alemagna, elle a un univers riche et doux. Ses personnages sont très expressifs, Pascaline ne fait pas exception. D’ailleurs, vous qui cherchez régulièrement des albums qui concernent les émotions, précipitez-vous sur celui-là, on y trouve des pleurs, de la peur, de la colère, de la joie et de l’humour, dans une véritable histoire, originale et qui parle à tous les enfants.
Un album remarquable, qu’il serait dommage de réserver à la période de l’entrée à l’école.