Mes vacances chez Mamie, Xie Hua, Huang Li, HongFei cultures, 2021, 14€50
Xiaoma va passer quelques jours de vacances chez sa grand-mère, et il semble en être ravi.
Il arrive en conquérant dans le petit appartement, investissant l’espace joyeusement. Enfourchant un morceau de bambou, il demande à sa mamie d’accueillir en même temps que lui ses cinq chevaux.
Dans une pleine page sans texte, aux couleurs vives, nous le découvrons en effet au milieu de ses cinq compagnons, perché sur l’un d’entre eux qui a pris la place du morceau de bambou.
Entre la réalité de Mamie, occupée à ses activités dans l’appartement, et le jeu de Xiaoma, qui imagine des situations où les chevaux sont de plus en plus envahissants, la frontière est poreuse.
Mamie joue le jeu: elle prépare des lits pour tout le monde, et feint de le reprocher aux équidés quand c’est trop le bazar à la maison.
Mais l’imagination de Xiaoma s’emballe et les chevaux imaginaires se multiplient à vue d’œil. Ils sont maintenant dix, puis vingt-cinq, et chacun nécessite sa propre gamelle et son petit pot. Les pages très colorées qui les représentent empiètent de plus en plus sur celles, sur fond blanc, qui représentent la réalité.
Mamie veut bien jouer, mais cela commence à être fatiguant tout ça. Heureusement, la semaine de vacances chez mamie touche à sa fin.
Quand il rentre chez lui, ça laisse un vide bien sûr. Mais il reviendra bientôt. Et que va-t-il inventer la prochaine fois? Je vous en laisse la surprise.
J’ai toujours adoré observer les jeux des enfants, la façon dont ils exploitent les objets du quotidien, me fascine. Tout comme la mamie de Xaomi, j’ai une grande indulgence pour le désordre que cela génère. (Bon, d’accord, pas tout à fait autant qu’elle).
J’ai aimé voir dans cet album que l’imagination peut déborder et devenir incontrôlable sans que cela ne pose de réelle difficulté. Au fond je pense que c’est souvent ce qui se passe, les enfants se laissent aller à leurs jeux, qui les dépassent, prennent un chemin qu’eux-mêmes n’avaient pas prévu. Ici le caractère très enfantin des chevaux est particulièrement savoureux.