Rouge-Queue, quatre histoires d’oiseaux, Anne Crausaz, MeMo, 2020, 16€
Rouge-Queue sait qu’il doit partir. Comme ses parents et ses grand-parents le savaient aussi, comme ses enfants le sauront un jour. Il a fait sa dernière lessive et préparé son baluchon. Pile pour l’équinoxe de printemps.
Autre saison, autre histoire. Au solstice d’été, grand-père Rossignol, tout apprêté, s’inquiète. Les enfants sont ils prêts pour le premier concert de la saison?
En automne, c’est Rouge-Gorge, qui partage avec nous une tranche de sa vie quotidienne. Alors que le froid approche, il est heureux d’être invité chez son amie Mésange.
Et enfin en hiver, Perdrix hésite sur la couleur de son plumage: Blanc, pour mieux se cacher dans la neige? Mais les hivers sont tellement doux ces derniers temps, peut-être que la tenue marron reste la plus appropriée?
Quatre moments clé de la vie des oiseaux, quatre petites histoires où l’instinct animal se marie étonnamment à des attitudes humaines. Il semble y avoir une contradiction permanente dans les actions des volatiles, à la fois sauvages anthropomorphisés.
Cela créé des petits récits étonnants, des juxtapositions improbables. S’il semble naturel par exemple que les oiseaux chantent pour célébrer le retour du beau temps, on ne s’attend pas à les voir le faire avec des colliers de perles ou des nœuds papillons. Si l’instinct les pousse à se chercher un coin chaud pour l’hiver, on se demande par quel miracle ils y ont installé un petit poêle où brûle un feu.
C’est un peu déroutant et j’avoue que je me suis d’abord perdue dans les différentes situations.
Mais les images d’Anne Crausaz sont toujours d’une telle élégance qu’on a un grand plaisir à lire et relire l’album, et l’histoire gagne en clarté au fil des relectures.