Tu ne dors pas, Isidore? Frédéric Stehr, Pastel, 12€50, 2019
Non, tous les ours n’hibernent pas en hiver. En tout cas, pas Isidore, qui ne trouve pas le sommeil. D’ailleurs, il se demande si tout le monde sommeille réellement, dehors? Il sort pour en avoir le cœur net.
Il rencontre d’abord Blaireau, qui l’invite à partager la soupe chaude. Puis ensemble, ils trouvent Lapin, qu’ils vont sauver d’une mort certaine puisque le pauvre a perdu connaissance dans la neige.
Heureusement, un peu de soupe chaude le remet sur pied.
Les trois compères poursuivent leur chemin ensemble et ils se font interpeller un peu agressivement par deux chiens errants. Mais ours n’est pas inquiet. Il propose un peu de soupe aux deux nouveaux venus qui s’adoucissent aussitôt: Ce sont des chiens battus qui se sont échappés et ils apprécient cette marque d’amitié.
Ensemble, ils décident de rentrer au terrier de Blaireau, mais le mauvais temps les rattrape. Faisant preuve de courage, de ténacité et surtout de solidarité ils surmontent les difficultés qu’ils rencontrent.
En quelques péripéties, les animaux nous montrent comment faire société, par-delà les différences. Le dessin offre une tendresse palpable, chaque personnage est très attachant.
J’ai toujours aimé l’univers de Frédéric Stehr, que je trouve d’une grande sensibilité et très juste.
Quand j’ai commencé dans le métier de lectrice (il y a plus de vingt ans, ça ne nous rajeunit pas ma bonne dame), je lisais souvent (et toujours avec grand plaisir) Calinours va faire les courses aux enfants de crèches.
Au fil des albums je trouve son travail de plus en plus abouti et, sincèrement, je trouve qu’on touche à la perfection avec Tu ne dors pas Isidore?
C’est un album sans prétention mais dont le texte est un plaisir à lire à voix haute, le rythme est parfaitement maîtrisé, les personnages campés avec justesse. Les bouilles des animaux sont très expressives et suscitent immédiatement l’empathie.
Je travaille avec depuis plusieurs mois et il fait l’unanimité à la fois avec les parents, les professionnels et les enfants.
Il s’inscrit dans la lignée des Bons amis de Gerda Muller, et je lui souhaite une longévité comparable, ce serait tout à fait mérité.