N’oublie pas ton rêve, Simon Philip, Kate Hindley, little urban, 13€50
Un lapin, c’est simple, ça doit faire des trucs de lapin. Les trucs de lapin c’est par exemple rêver de carottes, dresser les oreilles, remuer le nez.
Et puis les lapins font tout ensemble. Ils bondissent, sautent, dorment en même temps.
Le protagoniste de cette histoire fait tout bien comme il faut: il est un lapin parmi les autres, occupé, l’image nous le montre, à participer a un chantier collectif.
Mais dès le début il nous raconte en confidence qu’il se sent profondément différent. Imaginez un peu: il ne rêve pas de carottes !
Un beau jour, il décidé d’être enfin lui-même, d’assumer sa différence. Timidement d’abord, il bondit quand les autres sautent et inversement.
Mais c’est surtout la nuit, quand les autres dorment qu’il se lâche. Car, voyez vous, c’est un lapin Disco!
Et quand il décide de sortir de l’ombre définitivement, il ne le fait pas à moitié : boule à facettes, short orange, rollers aux pieds, il dénote carrément au bal des lapins.
C’est sans appuyer excessivement le propos que les auteurs démontrent qu’on n’a rien a perdre a sortir du moule et qu’afficher sa différence est une prise de risque nécessaire et libératoire.
Les images sont malicieuses et drôles, elles offrent plein de pistes de lecture.
Finalement les lapins bâtissent ensemble un monte plus ouvert, où la personnalité de chacun peut s’exprimer.
Et le chantier? Il suit son cours, là où il affichait en début d’album un panneau « construction de soi » on peut désormais lire « rêves en construction »
Au delà de l’injonction « N’oublie pas ton rêve », c’est une belle invitation à être soi-même.
A noter: cet album fait suite à N’oublie pas ton chapeau, également publié chez Little urban.