L’orage, Frédéric Stehr, pastel, 12€50
On retrouve ici la bande de petits polissons qu’on a déjà rencontré dans Zim Bam Boum, mais on dirait qu’ils ont un peu grandit. D’ailleurs, ils sont désormais à l’école (dans mon imaginaire personnel, ils étaient plutôt à la crèche dans les opus précédent mais libre à vous d’y voir une famille ou n’importe quel mode de garde). L’âge du lecteur aussi à un peu évolué sans doute, puisque nous avons affaire à un album aux pages en papier alors que les précédents étaient cartonnés.
Au fil des albums, la personnalité de chaque personnage s’affine, et on est drôlement heureux de les retrouver.
En début d’histoire, la maîtresse constate que dehors l’orage bat son plein, impossible de faire gymnastique à l’extérieur.
Elle propose alors aux enfants de faire plutôt danse dedans. Piou-Piou, la petite poussinette qu’on voit sur la couverture, est toute contente, avec son justaucorps et son tutu, la voilà qui fait une démonstration de danse classique… Qui laisse ses camarades bien moqueurs.
Chacun y va alors de sa démonstration, pour bien danser, il faut bouger les fesses, et puis les bras aussi, et les pieds. L’agitation s’empare du petit groupe et l’instit semble quelque peu dépassée. Mais au fait, où est passée Piou-Piou?
Les enfants à qui j’ai lu l’album connaissaient bien la réponse. Ils l’avaient repérée au moment où, dépitée, elle quitte discrètement la pièce. Et puis les enfants, ils savent interpréter une image de couverture alors ils affirment: elle est dehors, sous la pluie!
Selon les bambins, certains ont l’air envieux et d’autres désapprobateurs en disant qu’elle est sortie (sans autorisation, sans même prévenir la maîtresse, le comble! Après on dira qu’ils n’ont plus d’éducation, moi je trouve au contraire qu’ils ont sacrément intégré l’interdit les gamins de nos jours!).
Mais quand la maîtresse finit par autoriser tout le monde à jouer sous la pluie, ça fait l’unanimité: Patauger dans la flotte, c’est chouette.
Il y a toujours une grande justesse dans les attitudes enfantines croquées par Frédéric Stehr, et un petit vent de liberté bien agréable, ça fait du bien de rappeler que les enfants ne sont pas en sucre et qu’ils peuvent résister à une bonne douche froide.