Le secret du loup, Morgane de Cadier, Florian PIgé, HongFei, 16€50
C’est l’histoire d’un loup qui fait partie d’une meute mais qui pourtant cherche un ami.
Il vit depuis toujours dans la même forêt et rêve d’un ailleurs.
Alors il part. Seul, oh, pas beaucoup plus seul qu’il ne l’était au sein de la meute apparemment.
Il est ravi de découvrir des espaces inconnus, mais pour se faire un ami, ce n’est pas gagné: sa réputation de prédateur l’a précédé.
Il est jugé gourmand, effrayant, imprévisible. Alors il poursuit son voyage, jusqu’à arriver à une rivière.
Cette frontière naturelle, il décide de la traverser, malgré le danger. Il se jette à l’eau et, sous le regard indifférent des grenouilles, perd connaissance: il ne sait pas nager. A son réveil, une étrange créature se tient à ses côtés. Un enfant, serein, qui semble s’inquiéter pour lui.
Entre ces deux là, l’amitié nait dès la première minute. Et, s’ils se séparent bien vite (le loup a le mal du pays), on sait qu’ils se retrouveront.
La rencontre a changé notre loup, en témoigne l’écharpe rouge qu’il porte désormais autour du cou, comme un symbole du lien qui l’unit à l’enfant.
Ce sont d’abord les très belles images qui m’ont attirée dans Le secret du loup. Ce soleil qui perce à travers les arbres de la forêt, les plans d’ensemble où pourtant le loup est tronqué, en partie hors champ, l’immobilité des arbres et le mouvement des personnages, tout est juste et émouvant.
Mais je suis également très sensible aux sujets abordés par cette histoire. La solitude, l’exil, le rejet, il me semble que ce loup vit le sort que l’on réserve à beaucoup d’humains.
Et finalement la rencontre avec l’autre, salvatrice, grâce au regard neuf que porte sur lui un enfant. Sans démonstration inutile, cette histoire nous montre qu’il faut pouvoir s’émanciper des préjugés pour aller à la rencontre de l’autre, rencontre qui est toujours enrichissante.