Le premier c’est canard, Olivier Douzou, Rouergue
Olivier Douzou nous entraîne ici dans une cour d’école. Manifestement, on fait la course. Et tous les animaux pensent être premier. Mais ce n’est pas canard le premier, c’est oie (“c’est moi”). Dès cette première page les enfants identifient un jeu de plouf qu’ils connaissent bien (une oie, deux oies, trois oies, quatre oies, cinq oies, six oies, c’est toi).
Mais non, devant oie il y a lapin. Ce n’est pas le lapin blanc d’Alice au pays des merveilles mais il a tout de même une montre gousset à la main.
Les candidats à la médaille se succèdent et les références enfantines aussi. Parfois un clin d’œil est adressé aux adultes, comme cette page hautement philosophique où l’on se demande qui de l’œuf ou de la poule est le premier.
Mais les bambins ne sont pas en reste. Ils savent mieux que nous comment le fromage est battu (pour lui c’est rappé) se prennent au jeu de la boucle qui nous impose de recommencer la lecture aussitôt l’album finit. Eux ne subissent pas la répétition, ils la savourent. Ils retiennent très vite dans quel ordre les animaux vont arriver, s’amusent à anticiper sur le récit, grondent volontiers le renard tricheur et raillent le pingouin qui se trompe de sens. Le rythme s’accélère, on passe de la course à la ronde et le plaisir augmente au fil des lectures. Un succès assuré.