S’unir c’est se mélanger. Une histoire de poules. Laurent Cardon, Père fouettard 16€

Panique dans le poulailler. Marcel, le coq blanc a disparu. Son absence est immédiatement remarquée, comme il se doit, il n’y a qu’un coq par basse cour. Si le clan des poules noires est au complet on déplore aussi une disparition chez les poules rousses: Gertrude manque à l’appel.

Le conseil doit se réunir immédiatement. Face aux poules installées en demi-cercle, le coq roux et le coq noir siègent. Noémie, l’épouse éplorée du coq blanc à naturellement pris sa place à leurs cotés.

Une véritable expérience de démocratie directe débute alors pour les gallinacés. Bien entendu c’est d’abord un peu tâtonnant. Pour une raison inexplicable mais pourtant souvent constatés, seuls les coqs (et Noémie, puisque son récent et supposé veuvage lui confère le statut de dirigeante par intérim) s’expriment.

C’est ainsi qu’une première décision est prise, celle de former une armée (le postulat de départ étant que ces disparitions ne peuvent qu’être dues à quelques prédateurs, la belette ou le renard sûrement).

L’ordre de bataille sera des plus difficiles à déterminer. Car semble-t-il, chaque bataillon veut que sa couleur soit suffisamment exposée.

C’est finalement quand la masse anonyme des poules est invitée à s’exprimer que les choses avancent un peu et qu’on arrivera finalement à la conclusion annoncée par le titre: s’unir, c’est se mélanger!

J’avoue avoir bien ri à la lecture de cet album qui croque avec humour les difficultés à se mettre d’accord. Toute similitude avec une assemblée générale de nuit debout est probablement fortuite mais néanmoins bien présente.

La chute fonctionne plutôt bien, même s’il peut être nécessaire de l’expliquer aux enfants les plus jeunes. Le beau grand format permet de scruter les poules et de s’interroger sur la spécificité de chaque individu qui compose une foule d’êtres en apparence semblables.

Un album apprécié aussi chez pépita.