L’écureuil et le printemps S. Meschenmoser Minedition 14€

isbn:798-2-35413-051-0

Depuis quelque temps, vous avez peut-être remarqué en fin de billet le lien vers le challenge « je lis aussi des albums ». Pour ceux qui n’ont pas eu la curiosité de cliquer sur le lien, c’est une initiative de Sophie qui, sur son blog « délivrez des livres » a souhaité inciter divers blogueurs à chroniquer des albums. Pour moi c’est l’occasion d’être un peu plus assidue à mon blog et celle de découvrir d’autres amateurs de littérature jeunesse. Mais ce n’est pas tout. Depuis cette année, le challenge prend une nouvelle forme. Chaque mois, un rdv est pris, le premier samedi, pour que les participants abordent le même sujet. Ce moi- ci, le thème choisi est le printemps. J’ai donc choisi cet album parce que, c’est simple, on ne peut que l’aimer (ami lecteur, si tu n’aimes pas ce livre, sort de ce blog, je te cause plus)

Quand l’écureuil et le hérisson se réveillent, tout est différent. « C’est le printemps » s’écrie l’ours. « allongeons nous au soleil, laissons nous rouler dans l’herbe et remplissons-nous l’estomac à le faire éclater ». Aussitôt dit, l’écureuil bondit joyeusement dans une belle page sans texte, il se régale. Mais le hérisson ne participe pas aux agapes. Ce matin, il a fait une rencontre printanière. Il en est tout chamboulé. Avec les conseils de l’écureuil il décide que, pour séduire, il faut commencer par un acte de bravoure. L’écureuil se voit déjà sous les traits de Don Quichotte avec son acolyte à piquant comme Sancho Panza. Les deux amis à l’imagination débordante cherchent la tenue adéquate pour impressionner l’adversaire. Sur une page blanche et sans texte, ils se parent de ce qu’offre la forêt. Si le décors a disparu, c’est sans doute parce qu’ils sont complètement partis dans leur délire. Et le lecteur jubile de les voir, drôles et décalés, avec des fleurs en guise de cornes ou une vieille godasse comme uniforme. Enfin prêts, ils partent en guerre. Bon, ok, ils n’ont pas d’adversaire mais dans leur monde imaginaire, ce n’est pas un problème. Ils finissent par se rabattre sur l’ours qui, resté dans le monde réel, ne se rend même pas compte qu’il est terrassé par les deux comparses. Dans son monde à lui, il s’est juste allongé pour une sieste. Mais qu’importe, la victoire est grande, ils peuvent se présenter dignement devant la belle, un bouquet de fleur à la main. (oui, oui, ils y vont à deux, l’écureuil a beaucoup investit mentalement sur l’histoire d’amour de son ami, il l’accompagne donc, le pousse même un peu pour tout dire)
La chute, délicieuse, confirme par deux fois que la frontière entre le monde réel et imaginaire est bien ténue et que les apparences sont parfois trompeuses.

« L’écureuil et le printemps » est une absolue réussite. L’alternance de pages avec et sans texte, de croquis crayonnés et de pages couleurs fonctionne à merveille pour servir l’histoire et les allers-retours entre réalité et fantasme des personnages. Le texte savoureux, drôle et  plein de sensibilité est en plus parfaitement traduit.

*parmi tout les très bons blogs que je découvre et qui abordent la littérature jeunesse, il y en a un qui sort du lot par sa thématique particulière qui m’est chère, je vous invite à le visiter, il est tout neuf mais déjà passionnant: fille d’album