L’ascenseur, Yael Frankel, éditions Obriart, 2021, 19€
Une (toute) petite narratrice entre dans l’ascenseur. Elle tient en laisse son chien, Roco. Tellement minus la mouflette qu’il lui faut un escabeau pour appuyer sur le bouton 0.
Mais au lieu de descendre, voilà que l’engin se met à monter jusqu’à l’étage 7. C’est madame Paula, celle qui a peur des chiens, qui l’a appelé. Puis ce sera au tour de monsieur Miguel, le voisin le plus âgé de monter et enfin Cora et ses jumeaux, qui partent en balade.
Et c’est à ce moment-là que l’ascenseur ne bouge plus du tout, coincé entre les étages 4 et 5. Deux enfants qui ont faim, leur mère, un chien qui a (vraiment) besoin de sa promenade, une dame qui en a peur, un vieux monsieur en déambulateur et une fillette sont donc coincés dans l’ascenseur.
Ils se connaissent comme de simples voisins, on devine les relations polies plus que chaleureuses.
Mais cette proximité forcée va forcément créer des liens nouveaux entre eux.
L’entraide se met spontanément en place, pour partager la nourriture et raconter une histoire aux bébés.
Les murs de l’habitacle se font alors oublier, chacun se laisse emporter par l’histoire inventée par monsieur Miguel. Inventée, vraiment?
Il y a souvent un fond de vérité dans les contes, c’est bien connu.
L’illustratrice utilise le format tout en hauteur de l’album pour faire monter et descendre l’ascenseur, et l’alternance entre les pages de droite et de gauche pour représenter l’intérieur et l’extérieur de la cabine. C’est très graphique et tout à fait efficace.
Une enveloppe collée sur la troisième de couverture contient un petit album, qui reprend l’histoire inventée par Monsieur Miguel. Présenté comme une histoire bonus, c’est en réalité un éclairage sur l’histoire principale, qui permet aux enfants de mieux cerner l’importance de l’histoire enchâssée dans l’histoire.
Un album joli, intéressant et atypique.