Un petit pas de géant, Tony Johnson, Hadley Hooper, école des loisirs
Avec son petit sac à dos, son sourire enjoué et son œil malicieux, Lizzie a l’air tout à fait à l’aise dans le square. Elle l’explore d’ailleurs sans inquiétude, pendant que maman bouquine sur un banc.
Jusqu’au moment où elle aperçoit un chien. La fillette se fige net.
Le monsieur qui promène l’animal fait les présentations: il s’agit d’une chienne, Cécile. Et elle ne mord pas, n’aboie jamais sur les enfants. Petit pas par petit pas, il rassure Lizzie et l’invite à se rapprocher de la chienne, à la promener, la caresser.
Il s’agit pour Lizzie de surmonter sa peur à chaque étape, le vieux monsieur valorise les progrès en soulignant que chaque avancée est un petit pas de géant.
A intervalle régulier, on aperçoit la mère dans l’image, mine de rien, elle veille sur sa petite, se déplace pour avoir un œil sur elle. Lizzie ne la cherche pas du regard, elle est toute occupée à apprivoiser sa peur. Elle est indifférente aussi aux enfants qui jouent, au marchand de glace, aux différents animaux (oiseaux, lapins) qui font leur vie en périphérie. L’espace est délimité par les grilles du parc, qui matérialisent un lieu sécurisé. Tout contribue à rassurer la fillette qui peut alors se concentrer sur sa relation à la chienne.
Précisons aussi que Cécile a une petite bouille absolument adorable et qu’elle peut difficilement faire peur.
Les couleurs claires, le fond blanc de la page et les traits sympathiques des personnages instaurent un climat général très apaisant, serin.
La chute est tout à fait inattendue, bien que le texte donne quelques indices que l’on interprétera généralement à la deuxième lecture.
C’est un album très plaisant qui aborde le thème de la peur avec beaucoup de douceur.