Trek, Pete Oswald, Helvetiq, 2021, 14€90
Un père et sa fille. Oui, c’est une fille. En tout cas, dans mon imaginaire personnel, c’est une fille. En réalité, il peut aussi bien s’agir d’un garçon, rien n’indique le contraire, mais puisque rien ici n’impose le masculin, je fais de ce protagoniste une fille, ça nous changera des albums avec un garçon pour héros.
Au passage, elle et son père ont la peau noire. C’est pas que ce soit important mais puisque la très grande majorité des albums ont pour héros des personnages à la peau blanche, on a le droit de le souligner.
Un père et sa fille, donc.
Un matin, ils se lèvent très tôt mais avec enthousiasme. Enfin, surtout la petite, le père, lui, on sent bien qu’il a besoin de son café du matin pour démarrer. Mais la journée semble avoir été préparée en avance avec soi. Jumelles, bonnet, boussole, chat… Ah non, le chat ne vient pas, ouste, hors du sac à dos le chat.
Rapidement, les voilà en route pour le chemin de randonnée.
Ils s’y connaissent en observation de la nature, insectes, oiseaux et traces d’animaux sont scrutés.
Parfois, le rythme s’accélère, ce qui est mis en avant par une mise en page en vignettes, montrant des actions successives sur une même double page. A d’autres moments, le temps semble suspendu, les protagonistes s’arrêtent pour observer la nature, mise en valeur par de grandes planches à fond perdu.
Le trek va durer toute la journée, ponctué par des petits moments précieux, qui feront de beaux souvenirs. Quelques boules, confectionnées avec les rares nappes de neige qui restent dans la montagne sont l’occasion d’une bataille amicale. Une petite pause pour se restaurer, une autre pour observer les aigles sur les sommets.
De bons moments, qui trouveront sans doute leur place dans l’album de photo familial et qui feront de jolis dessins.
Ce bel album se passe parfaitement de texte, il est simplement ponctué par quelques onomatopées. On y ressent parfaitement la chaleur de la relation entre le père et son enfant, leur complicité, la confiance mutuelle (entre autre quand il faut affronter un passage dangereux).
Certaines illustrations sont douces et poétiques, d’autres particulièrement touchantes. Personnellement, j’ai un faible pour celle qui montre les visages des personnages qui se regardent, dans le rétroviseur de la voiture qui les ramène à la maison. On y ressent à la fois le plaisir d’être ensemble et la joie d’avoir accompli un trek difficile.
Pour ceux qui ont du mal avec les albums tout en images, quelques pistes d’utilisation ici.