Les bottes de Petit Jo, Marie-Christine Hendrickx, Emilie Seron, pastel, 12€

Dans la famille de Petit Jo, il y a sept enfants, deux parents et deux grands-parents. Ça en fait du monde.

Le matin, les enfants enfilent leurs bottes et vont à l’école. Le père et la mère, eux, sont pêcheurs. Quant aux grands-parents, ils restent à la maison.

Le soir ils dînent tous ensemble, autour de la grande table. Jusqu’ici, il ne se passe pas grand chose, mais l’image donne à voir une maison où règne un joyeux désordre, pleine de vie. Au milieu des sept mouflets, les chats font leur vie. Partout dans la déco, des poissons viennent nous rappeler qu’on est dans une maison de pêcheurs. D’ailleurs, on l’a vue en page de garde, la petite bicoque en bord de mer est bien charmante, il doit faire bon y vivre.

Seulement voilà, ce soir, quand les enfants sont couchés, les parents comptent, puis recomptent les bottes devant la porte. Une paire de botte, deux paires de bottes, trois… Pas de doute, il n’y a que six paires. Ils appellent le grand-père et la grand-mère mais définitivement, il en manque une paire. Ils se précipitent dans la chambre pour compter la marmaille, sait-on jamais, il en manque peut-être un mais non, ouf, ils sont bien sept dans le lit.

Dont Petit Jo, qui, le bougre, a gardé ses bottes au lit!

Toutes les chaussures sont là, ouf, demain matin, elles seront remplies de cadeaux.

Cet album est une adaptation d’une comptine hollandaise, il en a la simplicité.
Pour tout vous dire, ce livre m’a mise en joie. Pour la chaleur qui s’en dégage, pour l’humour un brin absurde quand les adultes comptent les enfants (qui dorment tous dans le même grand lit, évoquant un peu l’histoire du petit Poucet), pour la simplicité du lien intergénérationnel qui y est montré.
Mais aussi peut être parce que c’est une histoire de Noël et que ce n’est signalé en rien sur la couverture. L’éditeur aurait pu le mettre en valeur, à grand renfort de symboles explicites ou en le mentionnant dans le titre. Cela aurait sans aucun doute boosté les ventes. Mais, sans aucun doute non plus, cela aurait gâché la surprise pour les enfants (oui, je sais, je viens de vous la gâcher aussi, mais vous n’êtes plus un enfant, vous allez vous en remettre).

Et puis c’est assez rare les livres sur noël qui ne font pas la moindre allusion au père Noël, pas plus qu’il n’y a de sapin d’ailleurs. J’aime assez la façon dont la famille de Petit Jo célèbre cette fête, loin de toute tentation consumériste.

Bref, c’est un coup de cœur, à lire tout au long de l’année, car rien n’est plus agréable que de se rappeler la chaleur d’une fête familiale, quelle que soit la date.