Ma grand-mère, Maria Elina, obriart, 2022, 18€
Quand il va passer une après-midi chez sa grand-mère, le petit Léon a été prévenu: La vieille dame est devenue bizarre.
D’ailleurs, elle l’appelle Charlie, c’est un signe.
Mais ce que l’enfant remarque surtout, c’est à quel point elle est amusante. Cette grand-mère qui jadis ne supportait pas la saleté aujourd’hui se promène pieds nus dans la terre. Elle joue avec les insectes et son rire contagieux.
L’image la montre dans des postures enfantines, un sourire jovial sur le visage.
Et elle se met à raconter des histoires pleines de fantaisie, où elle est dans un château peuplé de cent vingt chats.
Mais, chut, c’est un secret.
Le petit garçon écoute avec attention (et un petit brin de crédulité propre à l’enfance) le récit fantasque. Et quand il est l’heure de rentrer il ne pense qu’à la prochaine visite à son étonnante grand-mère.
Ici c’est l’imagination et l’humour qui sont mis en avant, faisant presque passer le thème de la vieillesse et de la perte de mémoire au second plan.
Les images aux tons pastels sont douces et montrent une vieille dame très libre dans ses mouvements, presque légère, la pesanteur de l’âge y est absente.
La nature, très présente, ajouté une touche de gaîté.
L’histoire incite à l’empathie et ne tombe jamais dans le larmoyant, à travers les yeux de l’enfant la confusion de la vieille dame n’est pas montrée comme un problème mais comme une particularité dont on peut fort bien s’accommoder à travers le jeu.