Ma mère est une panthère, Malika Doray, MéMo, 2023, 16€
Selon les tâches à accomplir, les humeurs et les nécessités, les mères s’adaptent. Au point parfois de sembler polymorphes. Le narrateur qui nous raconte sa mère observe les transformations dont elle est capable: « ma mère est une panthère, surtout quand elle est en colère. Et lorsqu’on est en retard, ma mère est un jaguar. (…) Mais le soir quand elle me couve, ma mère est une louve »Le texte est tout en rondeur, comme les illustrations.
C’est doux et moelleux comme un édredon, l’image de la mère est enveloppante, rassurante, parfois même marrante. Une mère à laquelle on peut s’identifier (ben oui, les livres pour enfant, c’est bien connu, sont lu par les parents), que je mettrais dans la catégorie « suffisamment bonne et même au-delà ».
Le seul sentiment négatif qui la traverse est justement la colère, évoqué en tout début d’album mais qui reste très douce, l’image ne montrant aucun affrontement entre l’enfant et la panthère. Au fil des pages on suppose avoir affaire à un hymne à la maternité.
Mais la chute montre que prendre soin n’est pas l’apanage des mères: Le narrateur deviendra un jour père et lui aussi pourra être à la fois crabe, orang-outan ou panthère.

Je crois que c’est la première fois que Malika Doray met en scène un personnage humain, d’ailleurs elle adopte ici un style un peu différent de son habituel: pas de gros cerne noir qui entoure habituellement ses personnages et des couleurs plus texturées. Mais on reconnait toujours son style rond et chaleureux, qui sera apprécié des bébés, tout comme le texte très musical.