Bof… Clothilde Delacroix, talents hauts, 12€
Tiens, on la connaît cette petite lapine là. Elle nous avait déjà bien fait rire dans gros mensonge. Et sa mère, à la mine tellement expressive aussi.
Aujourd’hui, c’est pas la grosse patate. Dès le réveil, alors que sa mère pète la forme, la mouflette se montre maussade. C’est pas qu’elle affirme que ça va pas, hein. Mais son unique réponse à chaque proposition de sa mère ne laisse pas beaucoup de place au doute. Ce Bof… sans cesse répété inquiète quand même un peu sa maman. Moi, perso, je me demande si elle serait pas en train de rentrer doucement dans la pré-adolescence, tout simplement (oui, j’ai ce modèle là à la maison, le Bof revient souvent chez moi aussi)
La mère n’est pas décidée à se laisser abattre, elle redouble de propositions joyeuses pour remédier à la mélancolie de sa petite chérie. Et elle est à donf’
Elle entre dans une surenchère où elle n’économise pas ses forces: si le texte reste sobre, l’image la montre jonglant avec le SUPER petit déjeuner ou jouant de 4 instruments à la fois.
La gamine semble plutôt indifférente mais on peut supposer que derrière la façade (une pré-ado je vous dis) elle est tout de même un peu interloquée par l’attitude de sa mère, la tête qu’elle fait sur son portrait dans un cadre au mur en atteste.
Partie dans son truc, la mère s’emballe, le rythme s’accélère et elle finit même par perdre de vue sa fille, qui sort du champ de l’image sur une double page où elle enchaîne les prouesses vaines avec une bonne humeur qui devrait être contagieuse.
L’humeur de l’une et de l’autre finissent par converger, et on retient surtout de cette tranche de vie la tendresse de leur relation.
J’aime les images pleines de pep’s, dynamiques et joyeuses, qui accompagnent parfaitement le texte court et dialogué. Difficile de ne pas se prendre d’affection pour ces lapines, elles savent attirer la sympathie.