Toute petite, Jane Godwin, Gabriel Evans, Mijade, 2023, 13€

Martin a un ours en peluche. Lola a une couverture doudou. Amélie a sa poupées Elly…

Et moi j’ai ma Toute Petite! J’aime la sentir contre moi. »

La petite narratrice partage tout avec sa poupée chérie, et peu importe qu’elle ait l’air d’un vieux chiffon sale, elle est la confidente, la partenaire de jeu, la camarade idéale.

Un jour au parc, Amélie arrive en compagnie d’une petite chienne, Mimi. Elle est adorable mais en voulait jouer avec Toute Petite elle lui arrache un morceau de robe, il vaut mieux mettre la poupée à l’abri!

Toute occupée à jouer, la petite fille ne se rend pas compte qu’elle quitte le parc sans son doudou.

Et quand, à la nuit tombée, elle y retourne en compagnie de son père pour chercher la précieuse poupée, impossible de la retrouver.

Les albums sur la perte du doudou sont nombreux et la plupart se terminent avec les retrouvailles ou avec un nouveau doudou qui vient prendre la place du précédent.

Ce n’est pas le cas ici. Le temps passe et Toute Petite reste introuvable, d’elle il ne reste qu’un morceau d’étoffe, celui que Mimi avait arraché à sa robe.

Pour les enfants la perte de leur doudou est souvent un vrai deuil et il me semble naïf de penser qu’on peut remplacer l’objet transitionnel perdu par un autre neuf, fut-il plus beau que le précédent. D’ailleurs, la poupée offerte par papa adoucit à peine le chagrin de la fillette.

Il ne s’agit pas non plus de montrer que la disparition de la poupée est une « bonne chose » qui aiderait la fillette à grandir. C’est juste un fait, avec lequel elle doit bien composer.

Il reste le souvenir, et la présence chaleureuse de ses camarades pour se consoler.

Les images sont très tendres et contribuent à la douceur du propos. J’aime particulièrement celles qui montrent les espaces extérieurs, qui font la part belle à la nature, aux arbres et aux fleurs. Elles sont apaisantes.