Fine et waf, à table petits gourmands, France Quatrome, Rozenn Bothuon, Fleur de ville 9€90

Fine, c’est la fillette. Waf, c’est son chien. Autour d’eux gravitent aussi un chat, des petits oiseaux et une souris, qui ne sont pas mentionnés par le texte.

Dans deux petits albums cartonnés (peut être y en aura-t-il d’autre?) ils vivent leur petite vie quotidienne.

Ici, donc, il s’agit simplement du moment du repas.

Le texte énonce les différentes étapes qui sont nécessaires pour manger: se laver les mains, mettre sa serviette etc.

Oui, bon, des petits cartonnés qui nous montrent comment être un gentil petit enfant bien sage, ça va, il y en a des dizaines en librairies, on va pas commencer à les lires tous, au risque de mourir d’ennui et d’épuiser les gamins de toute cette « bonne éducation »

Mais ici, alors que le texte est terriblement conventionnel, presque neutre, sur l’image les personnages ne s’y conforment pas.

Ce qui est réjouissant.

Ainsi, dans une maison à l’ancienne dans laquelle règne un sympathique désordre, nous pouvons voir Fine se comporter à peu près correctement et Waf faire absolument n’importe quoi. Dès le début, il est vautré par terre et se goinfre de pain. Pendant que Fine se sèche les mains sur la page de gauche, lui, à l’avant plan de celle de droite dévore sa serviette. Quand il s’agit de manger « Comme un grand avec sa fourchette », il enfourne tout le contenu de son assiette dans sa gueule, debout sur une chaise.

Autour, les autres animaux font également n’importe quoi, mais il semble que ça soit moins acceptable de la part de Waf, puisqu’il parait se prendre pour un humain: il mange à table, avec des couverts. En tout cas, les enfants à qui j’ai lu ce livre ont réagi sur la mauvaise éducation du chien et restent indifférents à celle du chat ou des oiseaux.

Quand on lit ce livre à un enfant, il peut s’identifier à la fillette bien sage, au chien insolent ou aux deux à la fois (les enfants ne sont pas à une contradiction près). Ce n’est pas un album moralisateur (Waf ne se fait pas sermonner à la fin, d’ailleurs il n’y a pas d’adultes avec les personnages), ni prescriptif. Il y a plein de petites choses qu’on remarque au fil des lectures, et qui font de cet album une belle réussite.

Quant à moi j’ai découvert les éditions Fleur de Ville avec ce livre et je pense que c’est une maison à suivre.