Anton et les rabat-joie O. Koennecke école des loisirs 12€20
isbn: 9782211212274
C’est un peu toujours la même problématique qui est explorée dans les albums d’Anton: Comment exister comme petit individu unique et indépendant au sein de la communauté des autres enfants? Toujours, Anton trouve des stratégies pour faire sa place.
Dans Anton et les rabat-joie il débarque avec dans son chariot gâteaux et jus de fruit. Mais Greta, Nina et Lukas sont occupés, ils ont à peine un regard pour lui. Ça alors, quelle injustice! Puisque c’est comme ça, Anton s’en va, et puis d’abord, il ne reviendra pas, parce qu’il sera mort!
Il s’allonge et il est parfaitement mort, même quand une feuille lui tombe sur le visage et qu’il doit souffler dessus pour s’en débarrasser. Il est parfaitement mort aussi quand il doit expliquer à Lukas ce qu’il fait par terre. D’ailleurs, Lukas trouve ça épatant qu’il soit mort, comme ça, on va pouvoir l’enterrer.
Mais Nina ne veut pas prêter sa pelle. Alors du coup, Lukas aussi est mort, parce que si c’est comme ça, hein, bon. Et quand Greta prétend que la pelle est la sienne, c’est au tour de Nina de s’allonger à coté des deux garçons, même que tant pis pour eux, elle est morte pour toujours.
Et quand tout le monde est mort? Il devient difficile de tenir le jeu longtemps.
Aucun doute, Ole Koennecke doit très bien se souvenir de sa propre enfance. Chacun peut reconnaître ses propre jeux dans cette histoire.
Je me régale toujours à lire ses albums, qui nous donnent à voir les enfants en train de grandir. Dans la sécurité de leur jeux, ils expérimentent, se mesurent les uns aux autres, jouent avec des notions qui les dépassent pour mieux les apprivoiser.