Le goût des mirabelles, Delphine Pessin, Delphine Renon, l’étagère du bas, 2022, 13€50
Ça commence par un enfant, Gabriel, qui plante un noyau dans un pot, au début de l’hiver.
Grâce aux bons soins du garçon, au printemps un arbrisseau a poussé, il est prêt à être planté dans le jardin.
L’arbre pousse, Gabriel grandit et bientôt ils sont vigoureux l’un et l’autre. Gabriel est maintenant en âge de se marier, la cérémonie à lieux sous le prunier en fleur, qui accueille la nouvelle venue dans la faille de ses branches, largement déployées.
La famille grandit et l’arbre lui sert de repère, de refuge. Ses fruits sont transformés en tartes, en confiture, et le goût des mirabelle accompagne tous les moments forts de la vie familiale. On pique-nique dans l’ombre du prunier, on installe un banc à ses pieds, une balançoire à sa plus grosse branche, on y construit des cabanes le temps d’un jeu.
En parallèle l’image montre une nature luxuriante et fertile. Des oiseaux, des fleurs, une tortue évoluent dans l’environnement immédiat.
Le temps passe, les gens vieillissent et si l’arbre est encore dans la force de l’âge, les humains arrivent au seuil de leur vie.
Mais le cycle ne demande qu’à se reproduire.
Depuis le classique arbre généreux, de nombreux albums utilisent l’arbre comme symbole du cycle de la vie.
Ici c’est la fraîcheur et la légèreté du propos qui priment, soulignées par le dessin coloré et joyeux.
Même quand le deuil intervient le sujet est évoqué avec douceur, et une page sans texte, qui évoque le temps qui passe et l’hiver qui arrive, nous y prépare.
C’est aussi une belle mise en valeur de la relation apaisée entre l’humain et la nature.