Le parfum des feuilles de thé, Ingrid Chabbert, Célia Chauffrey, De la Martinière jeunesse
Ouvrir un livre écrit par Ingrid Chabbert, c’est accepter de se laisser surprendre. Elle est loin d’être confinée dans un style, elle touche à tout (y compris la bande dessinée). Je découvre petit à petit ses différents albums et, ma foi, j’apprécie.
Ici, elle explore le conte. Et elle nous transporte au Tibet “Il y a bien longtemps”, comme il se doit.
Là, au milieu des plaines, dans une petite maison, vivent une mère et sa fille. Pour subsister, elles vendent au marché les vêtements qu’elles ont cousu. Mais là n’est pas leur occupation principale. Chaque jour, Yi Jie, la mère, apprend à Jia, l’enfant, l’art de cueillir les feuilles odorantes de la nature environnante.
Avec leurs longs cheveux noirs et leur usage des plantes médicinales, elles sont un peu sorcières. D’ailleurs, ce n’est pas par choix qu’elles vivent recluses, elles ont été chassées du village, accusées de
souiller l’eau pure et sacrée avec leurs feuilles.
J’ai une grande tendresse pour les sorcières. Je crois que les femmes qui ont été pourchassées pour sorcellerie n’étaient en réalité que des femmes trop indépendantes. Jia d’ailleurs, se passe très bien de la compagnie des hommes. Même après la mort de sa mère. Elle n’a besoin de personne pour prendre soin d’elle, accompagnée par le parfum des feuilles de thé.
Et puis un jour, elle découvre dans le bois le jeune empereur inconscient, blessé à la tête. Elle va le sauver d’une mort certaine, à l’aide des mêmes plantes qui l’ont jadis fait bannir du village. Avec l’indépendance qui la caractérise depuis le début de l’histoire, elle ne va pas tomber amoureuse de lui au premier coup d’œil. C’est petit à petit qu’ils vont prendre le temps de se découvrir.
Les images de Célia Chauffrey qui accompagnent le texte sont magnifiques, légères, poétiques et d’une grande précision. La nature y est montrée colorée, douce et riche. On peut les apprécier à leur juste valeur grâce au grand format de l’album.
Un album à savourer accompagné d’une tasse de thé, bien sûr.