Le ballon de Zébulon, Alice Brière-Haquet, Olivier Philipponneau, Auzou

Zébulon aime son ballon tout doux, tout rouge, il l’emporte partout comme un doudou. Mais un jour la ficelle lui échappe. Voilà Zébulon tout seul dans le noir, désemparé. La chouette vient alors à son secours: « Petit Zébulon, arrête de pleurer, ton ballon, on va le retrouver, un de perdu, dix de retrouvés! ». Ils cherchent ensemble, se précipitant dès qu’ils aperçoivent de loin une tâche rouge dans le noir de la nuit.

En vain, car les ronds de couleurs se révèlent tour à tour être fleurs, fraises, pommes.

A chaque déception, Zébulon pleure à chaude larmes et, disons le, certains des enfants à qui j’ai lu cet album n’étaient pas très loin des larmes eux aussi. C’est que la perte du doudou, ce n’est pas rien pour un bambin.

Mais chaque tentative pour retrouver le ballon de Zébulon est aussi l’occasion d’une nouvelle rencontre et les nouveaux personnages vont tous accompagner le petit héros dans sa quête.

La phrase prononcée par la chouette en début d’album se répète alors comme un mantra et contribue à rythmer le récit, qui se présente comme un poème, en vers et rimes.

Cette forme en randonnée, qui permet à l’enfant d’anticiper sur la suite de l’histoire et l’aide à retenir les péripéties est toujours très rassurante. Elle permet d’atténuer le chagrin causé par la perte de l’objet chéri.

La chute est heureuse, même si le ballon n’est pas retrouvé (tant mieux d’ailleurs, il est important pour les enfants d’avoir des histoires qui montrent qu’on peut se remettre d’une perte).

Et les illustrations en gravure sur bois d’Olivier Philipponneau sont magnifiques. Elles jouent sur le contraste entre le rouge et le noir de la nuit, et accrochent facilement l’œil des lecteurs même les plus jeunes.

C’est un bel album aux pages épaisses et à la couverture embossée qu’on a plaisir à toucher (c’est important le toucher pour les petits lecteurs).