L’envol de Miette, Anne Cortey, Herbéra, a pas de loup, 2022
Miette est si légère qu’au moindre coup de vent, elle s’envole.
Alors, quand le temps est maussade, son petit frère l’attache solidement à une corde.
En l’air, elle peut admirer le petit coin de paradis où ils vivent tous les deux, le potager qu’ils aiment et dont ils prennent soin.
Mais un jour de bourrasque inattendue, voilà Miette qui s’élève dans le ciel. Elle sait qu’elle ne peut pas résister alors elle se laisse porter.
Dans les airs, elle est rattrapée par un garçon qui fait le tour du monde en ballon.
Mais la fillette aspire à retrouver son frère et son potager bien aimé.
Le garçon n’hésite pas longtemps à renoncer à son voyage et à faire demi-tour pour la ramener chez elle.
Lui qui voulait découvrir le monde entier va découvrir un tout petit monde clos mais plein de douceur et qui se suffit à lui-même.
L’aventure ne nécessite pas forcément un voyage et le dépaysement peut être au coin de la rue.
J’ai bien aimé le lâcher prise au moment de l’envol de Miette, mais j’aime encore plus constater l’encrage familial qui la ramène auprès de son frère. Je trouve qu’il y a là un message sécurisant, on peut s’éloigner, vivre des aventures et des rencontres, et revenir aux sources… Aussi longtemps que nécessaire.
Les illustrations, où le personnage à l’encre se détachent sur de grands paysages à l’aquarelle, montrent une nature luxuriante, fertile et belle.
Les relations entre les protagonistes (fraternité, rencontre amicale ou amoureuse) y trouvent un écrin chaleureux pour s’épanouir.