Ma sœur est une brute épaisse, Alice de Nussy, Sandrine Bonini, Grasset jeunesse
C’est l’histoire d’un grand frère et de sa relation à sa petite sœur. A contre courant des stéréotypes habituels, nous avons affaire à un garçon (le narrateur) tendre, contemplatif, doux et rêveur. La fillette, quant à elle, est bagarreuse, intrépide et brutale.
Mais le vrai problème, c’est qu’elle ne laisse jamais son frère tranquille. Il énumère les situations dans les quelles la bougresse vient lui gâcher le plaisir, et elles sont nombreuses!
Nul besoin de mots pour décrire combien la petite est embêtante: son comportement parle de lui même, c’est donc l’image qui raconte. On la voit dévorer les biscuits, détruire le bonhomme de neige, éclabousser son frère qui, le pauvre, peine à se mouiller dans l’eau fraîche de la rivière.
Les images, très dynamiques, caractérisées par l’usage du fluo, montrent la diablotine à couettes toujours en mouvement. On compatit au sort de son aîné épuisé. Mais c’est aussi l’image qui, discrètement, dément les propos du narrateur (qui, finalement, ne nous donne que son propre point de vue), puisqu’on devine une certaine tendresse dans le regard de la cadette à l’égard de son aîné, d’ailleurs, si elle lui casse les pieds c’est sans doute aussi une façon de rechercher le jeu et le contact, tout comme quand elle se blottit contre lui pour l’histoire du soir… Et même si les moments de complicité sont de courte durée, on comprend bien que leur relation n’est pas faite que de conflits, loin s’en faut.
Je ne prétends pas que Ma sœur est une brute épaisse va résoudre toutes les rivalités fraternelles, mais au moins l’album en donne une vision différente de celles habituellement véhiculée.