Bloom, Julie Safirsten, éditions du livre, 2021, 20€
De temps en temps j’achète pour mon travail un livre totalement atypique. Dans le milieu on les nomme livres objets, livres d’artiste ou encore livres singuliers. C’est cette dénomination qui a ma préférence, car tous les livres sont pensés aussi dans leur matérialité et qu’il est bien difficile d’estimer que tel illustrateur est un artiste et pas tel autre.
Les éditions du livre sont spécialisées dans ce type de livres. Bloom est l’un d’eux.
Le livre invite à la sensation, en le manipulant on peut former une boule, ce qui nous donne l’impression d’assister à l’éclosion de la fleur, magnifique, étonnante.
Quand on le montre à un jeune enfant, il créé de l’émerveillement. Comment une fleur peut-elle surgir de ce petit objet? Comment a-t-elle disparu si rapidement?
Le jeu se reproduit, les petites bouches des bambins s’ouvrent, esquissent un sourire, les yeux s’écarquillent. Ils veulent toucher aussi, pour en découvrir les secrets.
J’avoue que c’est un des livres que je ne laisse pas les enfants mettre à la bouche. Bien trop fragile, il n’y résisterait pas. Mais je les accompagne dans la découverte sensorielle par le toucher, en veillant à la délicatesse de leur geste.
Les enfants les plus grands et les adultes imaginent bien des prolongements au moment de lecture: fabriquer à son tour des fleurs de papier, en reproduisant le pliage du livre ou dessiner des pétales colorés.
Bloom est un album qui est finalement assez facile à présenter aux enfants, ils sont ouverts et apprécient la découverte. Du côté des adules, certains sont déroutés par cet objet qu’ils ne savent pas où classer.
Mais n’est-ce pas une des fonctions de l’art, de dérouter son spectateur?
Pour voir Bloom en situation, je vous invite à visiter la galerie de photo sur le site consacré à la lecture en salle d’attente de PMI, sur l’une des photos la lectrice le présente à une mère et son bébé.