Je suis ton manteau, Angélique Villeneuve, julien Martinière, l’étagère du bas, 2023
Igor est un enfant froussard. Ça arrive parfois.
Il a peur de sortir de la maison mais plus encore de franchir le pont, celui qui mène au grand là-bas.
Il se sent en sécurité quand il est chez lui, entouré de ses jouets et plus encore quand il est dans les bras de son père.
C’est d’ailleurs lui qui encourage Igor à franchir le pont, pour qu’il puisse voir et apprendre.
Mais la peur est plus forte, elle paralyse l’enfant, ses jambes ne le tiennent plus.
Jusqu’au jour où une idée formidable leur vient.
Ils vont recueillir un maximum de plumes et en garnir le manteau de l’enfant. Avec ces ailes, dissimulées dans la doublure, rien ne peut lui arriver, même seul il pourra voler aussi sûrement que quand c’est son père qui lui faisait faire l’avion!
Le manteau doudou talisman fait son travail, et Igor peut désormais traverser le pont.
De l’autre côté, le monde est immense et ça le transporte de joie.
Il grandit, faisant désormais des allers retours sur le pont, insouciant. Et quand cela est nécessaire, son père rallonge le manteau afin qu’il soit toujours à la bonne taille.
Mais le jour où il rencontre Ida, il rentre chez lui le cœur léger… Mais en ayant oublié le manteau.
Cette histoire d’émancipation, de confiance en soi est très jolie et elle est servie par des images absolument magnifiques. Les pages en plan éloigné, montrent la beauté de la nature dans des couleurs dominantes d’ocre et de marron, alors que l’eau ou la maison d’Igor se détachent en bleu lumineux.
Quand Igor rencontre Ida, on peut les voir s’amuser dans une totale liberté, les corps se font légers, ils dansent, font la roue, semblent capables de mille prouesses. On ne s’étonne pas alors que le garçon ait besoin de se débarrasser du manteau qui soudain l’alourdit.
Ce sont les images aussi qui montrent qu’en plus du manteau, Igor possède un doudou en forme de canard, jamais mentionné par le texte mais auquel il semble très attaché.
Je vous invite vivement à aller voir sur le site de l’éditeur, pour vous en faire une meilleure idée.
MARTINIERE
24 février 2023 @ 17 h 16 min
Merci pour cette lecture éclairée.