Une si belle journée

Une si belle journée, Richard Jackson, Suzy Lee, kaléidoscope, 2022, 13€50
A travers les grandes fenêtres on aperçoit un ciel noir, la pluie ruisselle sur les vitres et dans le grand salon, l’humeur semble d’abord maussade.
Les enfants comme le chien sont affalés, quelques jouets traînent au sol.

Et soudain, sans que l’on sache exactement qui l’a prononcée, une simple phrase va changer l’ambiance générale.

« Quelle belle journée, quel temps rêvé! »

Elle agit comme une formule magique, et immédiatement le mouvement s’invite dans la maison. On virevolte, on danse, les trois enfants semblent soudain aériens, légers, leurs petits pieds nus tapotent gaîment le sol. Le chien n’est pas en reste, il frétille de la queue, même le doudou lapin participe à l’ambiance festive.

Dans une farandole joyeuse, on sort de la maison, petit à petit le temps se met à l’unisson de l’humeur des enfants.

S’il y a bien un domaine dans lequel Suzy Lee excelle c’est la mise en image du mouvement. Que ce soit celui d’une patineuse qui trace des lignes sur la glace ou celui de la mer, elle parvient magnifiquement à le traduire sur le papier.

C’est encore le cas ici et le petit lecteur rentre dans la ronde avec délice.

La joie de vivre, palpable, des enfants, est communicative, on veut aller sauter dans les flaques d’eau avec eux.
Elle contamine même le ciel, bientôt la pluie cesse, le soleil perce entre les nuages. Et avec lui, les couleurs. Au bleu de l’eau s’ajoutent bientôt du vert, du jaune et même du rose. Ce n’est plus la pluie que l’illustratrice représente mais le vent, léger, qui soulève les enfants et fait valser les chapeaux.

Une si belle journée est une véritable représentation du bonheur et de l’insouciance de l’enfance. Un petit bijou.