Pokko et le tambour, Matthew Forsythe, little urban, 14€50, 2020
On fait tous des erreurs. Les parents de la petite Pokko ne font pas exception. Et ils le savent. La pire d’entre elle, c’est clairement d’avoir acheté un tambour à leur mouflette. Oui, pire que l’achat du lance pierre. Ou du lama.
C’est que la joyeuse petite Pokko s’en donne à cœur joie en tapant sur son instrument.
Bon, allez, ça suffit, ouste, dehors: les parents n’en peuvent plus, qu’elle aille jouer dans les bois.
Un peu timidement d’abord, la grenouille se met à tapoter son tambour. Rapidement un raton laveur se joint à elle, jouant du banjo. Petit à petit, elle monte le son et des animaux de plus en plus nombreux lui emboitent le pas, formant un orchestre disparate qui déambule joyeusement dans la forêt en dansant, chantant ou jouant d’un instrument.
On fait tous des erreurs. Le loup en fait une (très) grosse, mais Pokko le recadre fermement et il semble vraiment désolé alors ça va.
On fait tous des erreurs. Les parents de Pokko ont peut-être jugé un peu vite les talents de musicienne de leur petite rainette.
La jeune grenouille est un personnage que j’ai trouvé inspirant, volontaire et pleine d’astuce, elle mène son bonhomme de chemin et fait au passage de belles rencontres. Les parents, qui resteraient bien dans le confort que leur offre leur petite maison champignon vont d’ailleurs se laisser entrainer, avec une passivité certaine, dans la ronde des animaux.
Le texte est ciselé. Les images, toujours chatoyantes, contribuent à rythmer le récit, en alternant des gros plans sur fond blanc, qui mettent l’accent sur les émotions des personnages, et des plans éloignés foisonnants.
“Pokko et le tambour” est un album plein d’humour et un régal à lire à voix haute.
Pour en voir plus, la petite vidéo de présentation faite par l’éditeur, très sympa.