Balthazar et les couleurs de la vie, et des rêves aussi. M-H. Place C. Fontaine-Riquier Hatier jeunesse 5,30€

isbn: 978-2-218-9604-9

Je le sais, ce blog est consulté autant par des professionnels de la petite enfance que par des parents.
De mon coté, il reflète autant mes choix professionnels donc, les livres avec lesquels je travaille, que mes choix de mère, parfois sensiblement différents.

Le livre dont je vais vous parler aujourd’hui est à ma mouflette de deux ans et des poussières. Spontanément, je ne l’aurais pas acheté pour mon travail. Parce que son objectif affiché est l’apprentissage. Hors, dans ma pratique professionnelle, la lecture est absolument gratuite. C’est un moment offert à l’enfant, sans contre partie. Il n’est pas tenu d’en tirer un quelconque enseignement, ni de comprendre l’histoire, ni même de l’écouter jusqu’au bout. Seul son plaisir à écouter le livre est visé.

J’écarte donc généralement les livres les plus didactiques de mon fonds pro.

Pas que j’ignore que les enfants ont du plaisir dans les apprentissages, heureusement. Mais je crains toujours un peu les attentes un peu trop fortes des adultes qui les accompagnent et les questions qu’elles peuvent susciter: « tu as bien compris? C’est de quelle couleur ça? Et il est où le chat? Et c’est quoi ça? »

J’avais donc d’abord réservé « Balthazar et les couleurs » à un usage familial, et ma cadette le garde jalousement dans SA bibliothèque (qu’elle n’aime pas trop que je confonde avec celle des livres de boulot)

Balthazar découvre un arc en ciel et avec son compagnon Pépin, il fait le lien avec les couleurs des objets qui l’entourent. Le texte est poétique, soigné, les illustrations sont très douces, tendres. On sent que le plaisir du lecteur est aussi dans les objectifs des auteures. Beauté de l’image et de la langue, au service des apprentissages.

Un brin de fantaisie aussi, comme dans cette page où le poisson rouge saute hors de son bocal. Une illustration qui complète et enrichit le texte: Sur chaque double page on peut identifier des objets de la couleur dominante qui ne sont pas cités dans le texte.Sur la page de gauche, la couleur dominante est présentée dans un grand cercle. Si c’est une couleur secondaire, deux cercles qui se rejoignent montrent comment on peut la décomposer. Sans que j’insiste sur cet aspect là, ma cadette semble bien avoir intégré que le vert est un mélange de bleu et de jaune.
Puis les couleurs qui ne sont pas dans l’arc en ciel sont présentées à leur tour « il y a le rose des flamands roses et celui des roses du jardin de Lili Rose », le blanc, le gris, le marron. Et, bien sûr, le noir, comme celui de la cape de chauve souris de Balthazar.
Cet album en petit format souple (là encore, pour le travail je n’aime pas trop mais pour un usage familial c’est super à trimbaler partout) est la version poche de l’album original qui était un livre animé. Avec les ronds de couleurs en plastique transparents permettant de superposer les couleurs soi même. Et des caches, des tirettes etc. Cette version, moins fragile, me conviens tout à fait, mais j’avoue que je n’ai pas eu l’occasion de tester le premier.

Ces album, comme tous ceux de la série Balthazar, utilise les principes de la pédagogie Montessori pour favoriser les apprentissages, d’où le point de départ qui est l’observation de la nature. Ce que je trouve très réussit c’est que l’enfant rentre dans cette histoire avec plaisir, sans avoir le sentiment de devoir y apprendre quelque chose.