Animonstres, Henri Galeron, les grandes personnes, 2024, 14€50 Les bestiaires ont toujours beaucoup de succès auprès des mouflets, mais les chimères et autres créatures imaginaires ont une dimension ludique supplémentaire qui les ravit plus encore.
Dans cet album pêle-mêle l’illustrateur s’amuse à créer des bestioles étranges et loufoques que l’on peut mélanger entre elles, façon cadavre exquis, pour multiplier les possibilités.
Tête et pattes avant sur le livret de gauche, fesses et pattes arrière sur celui de droite, avec quelques variations quand même. Des yeux du mauvais côté, une queue qui a des allures de gueule toute dentue, des nageoires ou des ailes qui côtoient des mains à l’apparence très humaine, tout est hors norme, étonnant et presque parfois dérangeant.
Pour rendre les choses plus divertissantes, Henri Galeron ajoute un texte qui reprend les improbables juxtapositions du dessin, avec une forme rimée chère aux enfants.
De nombreux animaux un peu plus… heu, conventionnels dirons nous, sont également présents sur l’illustration, passant parfois d’un côté du livre à l’autre. Ils sont représentés de façon réaliste et leur étrangeté naît des postures invraisemblables ou de leur environnement tellement inhabituel. J’ai eu l’occasion de tester cet album cet été lors de bibliothèques de rue et j’ai adoré travailler avec. Il est à la fois très amusant et très artistiques, plaît aussi bien aux parents qui y reconnaissent un cousinage avec Queneau et ses cent mille milliards de poèmes qu’à ceux qui ignorent tout du mouvement surréaliste. Les enfants se régalent à le manipuler (en plus, il est solide, ce qui est rare pour un pêle-mêle) et s’amusent particulièrement quand ils peuvent le regarder en petit groupe. Ils soulignent alors l’aspect pustuleux/poilu/gluant de certains animonstres tout en soulignant qu’ils sont “mignons quand même” pour certains. Bref, un beau mélange d’artistique et de ludique tout comme j’aime.
Doux rêveurs, Isabelle Simler, éditions courtes et longues, 2018, 22€ Je suis toujours littéralement fascinée par les incroyables images créés par Isabelle Simler. Chaque double page est un véritable tableau dans la contemplation duquel on peut se plonger longuement. Ici elle nous propose un bestiaire thématique autour du sommeil des animaux. Sur une double page ils sont représentés en gros plan centré sur la tête et les yeux clos, et en plan éloigné les montrant en entier, chacun dormant dans une position particulière. Le nom de chacun d’entre eux est précisé dans le texte, qui, en quelques mots précis, décrit les habitudes de sommeil de la bête. Le vocabulaire est volontairement exigeant, préférant les sonorités rares à la simplicité. Il apporte parfois des notions de science naturelle. Sa forme courte et le choix lexical rend chaque paragraphe semblable à un poème, agréable à entendre même pour les enfants les plus jeunes. Les plus grands se régaleront de découvrir tous ces mots nouveaux. Entre deux portraits d’animaux endormis, l’autrice nous offre des pages de paysages sans texte qui nous plongent dans une douce ambiance nocturne. Outre leur très grande beauté, les illustrations sont également pleines de tendresse, les petites bouilles des animaux endormis sont vraiment attachantes, on a presque l’impression qu’ils sourient. On se prend à envier ces doux rêveurs et à souhaiter, nous aussi, nous réfugier dans d’agréables songes.
De là à penser que cet album fera dormir les mouflets récalcitrants il n’y a qu’un pas, que je ne franchirais pas. Si les livres faisaient dormir les enfants, cela se saurait. Celui-ci se contentera de montrer que dormir c’est aussi passer un bon moment, et c’est déjà ça.
Doux rêveurs a été offert en cadeau de naissance dans le Val de Marne et c’est dans ce cadre qu’à été faite la vidéo de présentation qui suit.
Ne bouge pas! Anne-Sophie Tilly, Julien Chung, les 400 coups, 2021, 10€50
L’imagination est généralement définie comme la capacité à créer des images mentales. C’est exactement ce qui est mis en jeu dans cet imagier pour les tout petits.
Un bestiaire qui présente d’abord chaque animal de façon parcellaire, invitant le lecteur à deviner de qui il s’agit, avant de le montrer entièrement à la double page suivante.
Les animaux sont stylisées et toujours montrées en silhouette noire sur fond très coloré, créant un contraste adapté à la vue des tout petits.
Le petit format aux pages cartonnées et aux angles arrondis convient également à cet âge tendre.
Quant au jeu de devinette qui s’installe au fil des pages, il sera d’autant plus apprécié par les enfants à la relecture. Si c’est bien un élément emblématique qui est montré pour chaque animal il reste néanmoins difficile d’identifier certains d’entre eux. La queue du caméléon est reconnaissable pour qui est familier des imagiers animalier, tout comme les longues pattes palmées du flamand rose, mais les défenses du phacochère sont déjà plus difficiles à reconnaître.
Qu’importe, pour que l’enfant profite pleinement de la lecture, il suffit que nous, adultes, ayons des attentes raisonnables. Ainsi à la première lecture, inutile d’espérer que l’enfant saura anticiper sur l’animal qui va arriver, mais quand il l’aura écouté plusieurs fois il est probable qu’il se mettra spontanément à montrer qu’il sait déjà ce qui va advenir par la suite. Dans tous les cas, ce qui compte ce n’est pas que l’enfant donne la bonne réponse mais qu’il passe un bon moment.
Mais au fait, pourquoi cet album s’intitule-t-il Ne bouge pas? Et est-ce que tous ces animaux vont, effectivement, rester immobile? Vous le saurez en découvrant les dernières images de l’album, car il y a une chute, humoristique qui plus est.
Une souris verte, J’aime la galette, Je fais le tour de mon visage et Mon petit lapin, Julia Chausson, rue du monde, les petits chaussons, 2021, 8€50
La collection de comptines Les petits chaussons, initialement éditée chez allume la lune puis reprise par Rue du monde, s’étoffe de quatre nouveaux titres.
Comme toujours, les images sont faites de gravure sur bois, technique qui se prête particulièrement bien aux jeux d’apparition et de disparition.
On retrouve aussi une palette de couleur réduite (la plupart des albums sont en bichromie) et une petite surprise dans les deux dernières pages, qui nous éloigne de la comptine traditionnelle.
Dans Une souris verte, cette variante vient chatouiller le sens de l’humour des enfants, en jouant sur leur affection pour les mots irrévérencieux. Succès assuré avec les petits, donc.
J’aime la galette se présente comme un bestiaire d’animaux gourmands. La chute nous révélera que le roi des animaux n’est pas toujours celui que l’on croit.
Je fais le tour de mon visage n’est pas une comptine à proprement parler, mais un jeu de nourrice. Généralement transmis à l’oral, avec un adulte qui se fait un plaisir de suivre les traits du visage du mouflet, ou le sien propre si l’enfant n’a pas envie de ce contact. Ici c’est une petite coccinelle qui nous montre le chemin et nous invite à dessiner un visage de papier.
Enfin, Mon petit lapin nous offre une version malicieuse de la comptine, dans laquelle le fermier semble enclin à pardonner le larcin du rongeur.
Bon, je vous l’avoue, je regrette que dans les versions actuelles les comptines perdent si souvent le petit brin de cruauté qui les caractérise traditionnellement.
Il me semble qu’elles représentent le petit grain de sel dans une production à destination des enfants par ailleurs très sucrée.
Mais j’apprécie tout de même beaucoup cette collection de petits cartonnés, pour son humour et sa tendresse. D’ailleurs, ils sont toujours plébiscités par les enfants.
Des albums particulièrement déstabilisants pour les adultes
Les albums sans texte sont souvent source de questions dans mes formations. Quand je demande aux stagiaires de choisir parmi un fonds de livre, les albums tout en images sont souvent écartés, et quand ils sont choisis c’est toujours avec une réserve: “Oui, il est bien, mais qu’est-ce que je dois en faire?”
Parfois, c’est quand on parle des expériences de terrain que le sujet arrive dans la discussion: “Un enfant m’a tendu un livre, mais il n’y avait pas de texte, j’étais perdu”. Ou encore “J’ai trouvé dans un placard de la crèche quelques jolis livres, mais comme ils n’ont pas de texte, personne ne les utilise.”
Alors, difficiles à utiliser, les albums sans texte?
Voilà quelques pistes qui, je l’espère, vous donneront envie d’explorer ces livres avec les enfants
Lire sans lire, comme c’est étrange…
Tout d’abord, pour ne pas se laisser impressionner par ce type d’ouvrage, je ne saurais trop vous conseiller d’aller dans la bibliothèque la plus proche, pour voir un peu de quoi il retourne. Vous trouverez des imagiers et des livres qui racontent des histoires.
C’est plus généralement ces derniers qui posent problème (mais nous aborderons aussi les imagiers)
Je ne vais pas vous proposer un mode d’emplois, une marche à suivre que vous n’ayez plus qu’à appliquer pour régler les difficultés que l’on rencontre avec ces livres. Juste quelques pistes qui, je l’espère, vous donneront envie de vous lancer.
Tout d’abord, quand un enfant choisit, parmi le fonds que je mets à sa disposition, un album sans texte, je le préviens: “Ah, celui là il n’y a pas de mots écrits, juste des images, mais on peut les regarder ensemble”.
Parfois les enfants ferment aussitôt le livre, mais ce n’est pas si fréquent que ça.
Je suis un animal, Alfredo Soderguit, Didier jeunesse, 20€
Sur la page de gauche, le texte minimaliste, dans le quel le narrateur créé une comparaison. “Je suis un animal quand je mange, quand je dors, quand je parle.”
En vis-à-vis, un animal, choisi pour une caractéristique qui correspond à l’action décrite. Les images en très gros plan et le grand format sont envoûtantes. On est subjugués par les grands yeux de la chouette, les oreilles rouges de la chauve-souris.
Entre le bestiaire et le portrait chinois, l’album nous incite à réfléchir sur notre animalité.
C’est étonnant toutes les émotions que procure la lecture de cet album.
Les enfants sont fascinés ou ravis, parfois un peu effrayés, presque toujours surpris. Jamais indifférents.
Chaque lecture de Je suis un animal est singulière et il n’est pas rare que cet album initie des conversations amusantes avec les enfants qui ont tendance naturellement à se sentir très proche des animaux. Attention, il n’est pas rare non plus qu’ils joignent le geste à la parole et se mettent à imiter toutes sortes de bestioles dansantes, remuantes ou bondissantes. A éviter si vous cherchez le retour au calme, donc.
Combien mesure une baleine? Alison Limentani, Millepages, 12€50
C’est une chose toujours compliquée, pour les jeunes enfants, les échelles. A force de voir les animaux représentés dans les livres, ou dans des documentaires animaliers, ils ne savent plus trop à quel point une baleine est imposante, à quel point le plancton est minuscule.
Dans ce bel imagier à compter, on estime la taille des animaux marins les un par rapport aux autres.
On démarre avec dix loutres de mer, qui traversent gaiement la page, elles nagent sous l’eau, dans un mouvement gracieux, presque une danse.
Chacune d’elles est un peu plus petite que le plongeur qui semble nager avec elles.
Elles font la même taille que les neuf thons jaunes, que l’on voit à la page suivante. La silhouette du plongeur est toujours là.
Eux même font la même taille que huit otaries de Californie et ainsi de suite.
Le procédé se répète mais la fin nous réserve tout de même une jolie surprise, sur une double page qui s’ouvre pour laisser la place à une baleine bleue nageant en compagnie des différents animaux qu’il faut additionner pour concurrencer sa taille.
Tout à la fois livre à compter, bestiaire et premier documentaire, Combien mesure une baleine se feuillette avec grand plaisir. En page de garde une petite explication, très accessible, sur les tailles de références des animaux, vient le compléter agréablement.
Quand on ouvre l’album (dans le sens de la hauteur), la grenouille, posée sur la page du bas nous adresse un sourire franc. On pourrait se croire dans un classique bestiaire, le texte se contentant de nommer le batracien. Mais il y a ces points de suspensions qui indiquent qu’il va se passer autre chose.
Quand on tourne la page, voilà notre grenouille propulsée sur la page du haut, ses pattes tendues.
A sa suite, c’est au tour du chaton d’être présenté puis de sauter. Toutes pattes écartées, il a alors l’air un peu foufou et il m’évoque le tigre qui tourne sur sa queue le film panda petit panda de Miyazaki. Chaque animal sera ainsi présenté sur une page avant de s’élancer dans les airs dans un saut plus ou moins maîtrisé. Et chaque page réserve au lecteur une petite surprise.
La sauterelle qui en sautant déploie ses ailes, l’escargot qui évidemment, est en difficulté, la poule qui, en bonne mère poule ne se sépare pas de son poussin pour sauter, le poisson dont on se demande ce que ça va donner.
Un album tout en mouvement qui dynamise les enfants (oui, bon, je sais certains n’ont pas besoin d’être dynamisés, pour ceux là ça peut canaliser leur énergie).
Les traits des animaux sont à la fois pleins d’humour et très précis, Tatsuhide Matsuoka est un habitué des illustrations de traités de sciences naturelles et ça se sent.
J’ai rencontré, avec cet album un grand succès auprès des enfants les plus jeunes (je n’hésite pas à le lire à des bébés de quelque mois ils sont sensibles au rythme, à la répétition du mot “saute” et à l’expression des animaux) mais aussi des plus grands, jusqu’aux adultes qui s’en amusent volontiers.
En voilà un que j’ai désormais toujours dans mon sac.
A noter l’album Roule, sur le même schéma, et tout aussi réussi.
Emmanuelle Houdart est une artiste qui a un style bien reconnaissable. Des couleurs chatoyantes, des images très rock’n’roll et sensuelles à la fois.
Dans cette boite à images, elle s’adresse aux enfants les plus jeunes. Le format, les pages cartonnées, les coins arrondis des livres en attestent. De prime abord, on est dans du classique. Quatre petits albums au nom très enfantin, nommés par de simples onomatopées: “Areuh!”, “Miam!”, “Grrr!” et “Argh!”, dans un joli petit coffret cubique orné de petits cœurs. C’est mignon tout plein, on imagine déjà ces albums dans les mains potelées des bébés de quelque mois.
A y regarder de plus près, la petite canine pointue qui sort de la bouche d’un genre de fantôme sur la tranche du livre “argh!” interpelle un peu. Alors bien sûr, on sort les livres, on les parcourt, et on va de surprises en émerveillement.
Chaque album à sa thématique, comme son titre l’indique. Si on veut commencer en douceur, on prend d’abord “Miam!” ou “Areuh!, l’un consacré au quotidien de l’enfant, l’autre à la nourriture.
“Areuh” semble avoir une construction très structuré. On part de la maison, puis le baiser entre les parents, suivent l’image de la mère enceinte, enfin le bébé, qu’on peut voir grandir jusqu’à fêter ses 3 ans à la fin de l’album, en passant par quelques étapes clef comme les premiers chagrins ou la propreté.
La force d’Emmanuelle Houdart c’est qu’elle nous raconte tout ça sans un mot, et que la majorité de l’histoire se raconte entre les pages, c’est l’ordre et la succession des images qui fait sens.
“Miam!” est le livre de la gourmandise. La couverture nous met l’eau à la bouche, avec son image de cup-cake rose bonbon. Mais là encore, la surprise est au rendez vous. Oignon, carotte et choux semblent former les traits d’un visage. Face à face improbable entre un ver et un verre dans le potager. Image ambiguë où l’on se demande si l’on a affaire à une bouteille de vin ou à du sirop de violette. Les enfants et les adultes ont souvent des interprétations différentes de ces images. Sur la dernière page, une bouche pointue, aux lèvres d’un rouge charnel, tend une langue malicieuse. “Maman” à dit ma fille cadette en pointant les lèvres rouges. “vampire” à dit mon aînée. Petite discussion entre l’une et l’autre: “c’est une dame?” “Elle est gentille tu crois?” “Elle veut manger les bonbons”, “elle fait une grimace, elle veut jouer”. Je me suis bien abstenue de répondre à leurs questions, elles savent lire les images au moins aussi bien que moi, je partage toutes leurs interrogations.
“Argh!” est l’album consacré aux peurs. Les peurs symboliques, les peurs rationnelles et irrationnelles, les grandes peurs et les peurs dont on n’ose pas toujours parler. L’album débute et se clos par deux images très fortes: une tête de mort d’abord, qui évoque bien sûr la peur de la mort et ces de deux visages, homme et femme qui se tournent le dos et pleurent. Séparés par la charnière de la page, ils ont les yeux rougis et semblent se chercher du regard, sans oser tourner la tête. Cette image de dispute, de séparation peut être, peut sans doute raisonner très fortement chez certains enfants. (les miennes y ont été totalement indifférentes, les genoux écorchés de la page précédente les a bien plus marquées)
Enfin “Grrr!”, le bestiaire insolite. La sirène y côtoie un étrange kangourou vert, un âne aux œufs d’or (si, si) et des scarabées. La merveilleux et le terrible, l’étrange et le quotidien, la douceur et la noirceur.
Les images de ces livres sont toutes issues du très bel album Dedans, actuellement indisponible. En isolant certaines images, en permettant donc à l’enfant de faire un focus dessus, en leur donnant l’écrin d’un coffret, Emmanuelle Houdart leur a donné une nouvelle vie.
Ces images sont très éloignées de l’iconographie qu’on réserve habituellement aux jeunes enfants. Elles ne disent pas tout, elles gardent une part de mystère. On est certes loin de l’imagier du père castor. Ce ne sont pas des images pensées pour que l’enfant apprenne. Mais il me semble qu’elles nourrissent la psyché des enfants, qu’elles leur offrent des éléments de réflexions, qu’elles les stimulent.
Proposer ces albums à des jeunes enfants, c’est faire confiance à leur intelligence, les considérer comme des lecteurs de l’image compétents.
La boite à images a été élu pépite au salon de Montreuil cette année.
L’artiste Rop Van Mierlo renouvelle le genre du bestiaire avec talent. On découvre sur chaque double page un animal sauvage, grand, majestueux et… tout doux. On a envie de passer la main sur le papier pour éprouver cette douceur, on espère sentir le duvet du poussin, la fourrure du tigre, la crinière de l’âne. Comme toujours chez cet éditeur, le papier est épais, de qualité et le format est à la hauteur.
Au début, je pensais que l’artiste avait soufflé la peinture ou un truc comme ça. En fait, il a tout simplement appliqué l’encre sur du papier humide. Une technique sans doute bien connue des enseignants de maternelles. Mais, qui pourrait imaginer que, pleinement maîtrisée, elle donnerait un tel résultat?
Au premier regard, on a l’impression qu’on identifie l’animal dans un dessin abstrait, comme si on décryptait un teste de Rorchach, ou comme quand on se laisse aller à imaginer des formes dans les volutes de la goutte de lait dans le café (quoi, vous ne faites pas ça le matin vous?).
Mais les images s’imposent, évidentes et la table des matières en début du livre devient inutile, on reconnaît immédiatement les animaux sauvages. Un flou apparent qui cache un contrôle total du trait.
Dans l’album, mon coup de cœur va à l’écureuil. Et dans les autres œuvres de l’artiste, je craque sur le petit ver que vous pouvez voir sur son site.